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News Objectif Earth, COP10 of the Convention on Biological Diversity (Nagoya, Japon) (in French)

Le sommet de Nagoya s’ouvre aujourd’hui. Il devra définir des objectifs et dégager des moyens pour préserver la biodiversité mondiale.

Concerned URL http://www.lalibre.be/societe/planete/article/617599/objectif-terre.html
Source La Libre 18/10/2010
Release date 18/10/2010

C’est un sommet crucial qui s’ouvre aujourd’hui au Japon dans la ville de Nagoya. Un sommet qui durera 11 jours, et au terme duquel les représentants de 193 Etats de la planète devront trouver un compromis suffisamment ambitieux pour parvenir à enrayer la perte de biodiversité que l’on observe de manière inexorable depuis près de quarante ans partout dans le monde.

Si l’on parle abondamment du problème de réchauffement climatique, on parle beaucoup moins du problème de la perte de biodiversité. Un problème qui lui est pourtant intimement lié, et dont les conséquences pourraient elles-aussi s’avérer dramatiques dans les prochaines années si des mesures radicales ne sont pas prises pour chercher à l’endiguer.

Les chiffres font froid dans le dos. D’après le WWF, la biodiversité mondiale a diminué de 30% depuis 1970. Quelque 17 000 espèces seraient, à l’heure actuelle, menacées de disparition : 21% des mammifères, 37% des poissons, 12% des oiseaux Un tiers des mangroves auraient déjà disparu, 13 millions d’hectares de forêts seraient rayés de la carte chaque année. Sans parler des récifs coraliens Tout cela, en raison principalement des activités humaines (pollution, déforestation ) et des conséquences du réchauffement climatique. Et le tableau est d’autant moins réjouissant que les scientifiques ignorent encore, pour l’heure, les conséquences à long terme de ce phénomène d’extinction massive.

Freiner la vitesse de la perte de biodiversité globale, tel était l’objectif que s’étaient fixé les Etats parties de la Convention pour la diversité biologique (CBD) il y a huit ans, à l’horizon 2010. Or huit ans plus tard, force est de constater que cet objectif est loin d’avoir été réalisé. En cause, selon plusieurs observateurs, les moyens financiers qui n’ont pas suivi les objectifs ambitieux que les Etats s’étaient donnés. En cause aussi, la pression sur les écosystèmes, qui n’a cessé d’augmenter, malgré de substantiels efforts entrepris, notamment en Europe avec la création des zones Natura 2000. Les ONG actives dans la défense de l’environnement placent donc énormément d’attente dans la COP 10 (la dixième conférence des parties de la convention). "On ignore encore la stratégie qui va être privilégiée cette fois-ci", explique Anne Franklin, qui préside le point focal au muséum des Sciences naturelles, et qui fait partie de la délégation belge à Nagoya. Les parties vont elle adopter une stratégie de repli ? Ou au contraire aller vers des objectifs aussi ambitieux en créant des nouveaux mécanismes de financement ? C’est l’un des grands enjeux de ce sommet.

Parmi ces mécanismes, il en est un qui pourrait s’imposer, poussé notamment par le Brésil et par le groupe des pays africains : le protocole sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des bénéfices issu de leur utilisation, plus connu sous le nom de "Protocole ABS". Ce protocole, en négociation depuis 2002, permettrait aux pays riches en biodiversité, et singulièrement à certaines communautés autochtones détentrices d’un savoir ancestral, de profiter plus équitablement des bénéfices acquis par l’exploitation des ressources génétiques issues des certaines plantes et végétaux. Mais comme toujours lors de ce genre d’événement, tout sera une question de négociation et de compromis. Or certains pays parmi lesquels le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, sont résolument opposés à l’adoption du protocole ABS.

Présidence belge oblige, notre pays jouera exceptionnellement un rôle de premier plan durant le sommet de Nagoya. C’est en effet la ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege (CD&V) qui y représentera la Belgique et qui mènera la délégation européenne. Le ministre fédéral du Climat et de l’Energie Paul Magnette (PS) devrait également être présent lors des derniers jours de négociations tandis qu’Evelyne Huytebroeck (Ecolo), ministre bruxelloise de l’Environnement, participe au volet "biodiversité dans les grandes villes".

Actif depuis de nombreuses années sur ce dossier, le WWF espère que le nouveau Plan stratégique adopté à l’issue du sommet placera la barre très haut. "La valeur immense des services rendus par les écosystèmes doit être prise en compte dans les décisions économiques", explique Sabine Leemans du WWF. L’organisation plaide notamment pour l’adoption d’un objectif de "Zéro déforestation" d’ici 2020, pour que les surfaces protégées soient portées à 20% des surfaces disponibles, et pour l’élimination de la surpêche.

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