Biosécurité et biotechnologie
La biosécurité et la biotechnologie constituent une autre priorité parmi les programmes de la convention sur la diversité biologique et compte tenu du fait que les parties contractantes sont appelées à apporter une contribution dans le domaine de la manipulation et du transfert en toute sécurité des organismes vivants modifiés (OVM), le Cameroun a donné la priorité à ces programmes. l'on est en train de fournir d'énormes efforts au niveau national, régional et planétaire pour répondre aux exigences relatives à la biosécurité et la biotechnologie.
Efforts nationaux en matière de biosécurité et biotechnologie
- La création d'un comité multi-sectoriel sur la biosécurité ;
- La participation à la première conférence (Madrid, 1995) sur l'élaboration des principes directeurs techniques internationaux sous l'égide du PNUE ;
- Participation à la réunion d'experts tenue au Caire, Égypte ;
- Participation à la conférence régionale tenue en Côte d'Ivoire en 1996;
- Participation à la première réunion du groupe de travail sur la biosécurité tenue en Aahrus-Danemark, 1997 ;
- Participation à la deuxième et la troisième réunion sur la biosécurité ;
- Participation aux réunions du groupe d'experts tenues à Montréal, Canada (mai et octobre 1997).
Programme Nationale sur la Biosécurité
Un programme national sur la biosécurité vient de démarrer au Cameroun. Ce programme se propose d'élaborer une politique nationale et d'établir un cadre juridique avec un accent particulier sur :
- Le renforcement des capacités institutionnelles du centre de Biotechnologie de Nkolbisson entre autres ;
- Les programmes de recherche ;
- Le développement des capacités humaines ;
- la sensibilisation du grand public ;
- L'importation des produits modernes de la biotechnologie.
La mise au point d'un programme réalisable au Cameroun pour la
biosécurité/biotechnologie présente un bon nombre d'avantages dont certains
sont énumérés ci-dessous.
Le Cameroun a un très faible taux de production des produits modernes de la biotechnologie. il a dont besoin d'une biotechnologie moderne pour améliorer la production alimentaire et animale, réduire les coûts de la santé et de la production tout en assurant la protection de la riche biodiversité du pays ainsi que la protection de la santé humaine;
Il n'existe aucune politique ni cadre juridique relatif à la biotechnologie/biosécurité au Cameroun.
Il y a un manque criard de connaissance au Cameroun en matière de l'interaction entre les organismes vivants modifiés (OVM), l'environnement et la gestion des risques ;
La mise en oeuvre des programmes sur la biosécurité/biotechnologie au Cameroun est la traduction concrète de la volonté du gouvernement d'honorer ses engagements pris au niveau international, à l'instar de la ratification de la convention sur la biodiversité ;
La
participation du Cameroun dans le débat international sur la
biotechnologie/biosécurité et sa prise de position sur cette question
traduisent en termes concrets la préoccupation du gouvernement concernant les
aspects ethniques, sociaux et économiques des effets néfastes des organismes
modifiés génétiquement sur la vie de nos populations.
Les centres de recherche sur la biotechnologie
La recherche sur les organismes vivants modifiés qui est important en matière de l'amélioration des récoltes, est menée au centre régional de recherche Agricole d'Ekona. En outre l'université de Yaoundé 1 est doté d'un centre de biotechnologie bien aménagé qui comprend un comité scientifique international sur la biotechnologie et une section de biotechnologie végétale bien aménagée, chargée de la recherche dans des domaines de l'agriculture, l'agro-industrie et l'environnement. Ce centre compte trois laboratoires, à savoir :
Le laboratoire de culture tissulaire, le laboratoire de microbiologie et le laboratoire génétique.
La section de biotechnologie animale s'occupe de la recherche sur les
êtres humains et les animaux. Cette section comprend le laboratoire
d'immunologie, le laboratoire de biologie moléculaire, le laboratoire de
biochimie.
Programme de recherche
La Recherche en Biotechnologie animale
En raison de la prévalence des maladies infectieuses et parasitaires, certains programmes de recherche ont été mis en oeuvre en vue d'atteindre les objectifs principaux suivants :
- Développer les méthodes simples de diagnostic sensibles, spécifiques, peu coûteuses et susceptibles d'être employées pour le dépistage des pathogènes ou des vecteurs chez les êtres humains ;
- Mettre au point et/ou fabriquer les vaccins contre ces maladies ;
- Mettre au point des médicaments performants
en se basant sur les principes actifs des plantes médicinales susceptibles
d'être utilisées dans le traitement des maladies. Compte tenu de leur
prévalence au Cameroun, le paludisme, la schistosomiase, l'onchocercose et
la trypanosomiase occupe une place de choix dans ces recherches.
La Recherche en Biotechnologie Végétale
Dans ce domaine, les principaux
travaux de recherche sont axés sur :
- La préservation des ressources génétiques de la flore du Cameroun grâce à la création d'une banque de germe protoplasmique ;
- L'amélioration de l'agriculture et l'agro-industrie ainsi que la diversification des plantes nutritives et comestibles;
- La production de l'environnement, par exemple, à travers l'épuration des systèmes d'évacuation des eaux d'égouts.
Les progrès et les réalisations
Le programme de recherche biotechnologique a
enregistré les réalisations suivantes au niveau national :
- La création du Centre de Biotechnologie a rendu possible l'utilisation des techniques du génie génétique pour mettre au point un test pour la cécité de rivière (onchocercose) en utilisant les anticorps monoclonaux.
- En Biotechnologie végétale, l'on a réussi à exploiter les propriétés des nodules de légumineuses pour la fertilisation naturelle à l'aide des bactéries fixatrices d'azote atmosphérique ;
- Les études visant à éliminer la pourriture du macabo (pythium myrotilum) ont beaucoup avancé;
- La production des organismes vivants modifiés (OVM) n'a pas encore atteint le stade commercial. Néanmoins, l'on a enregistré des résultats intéressants dans ce domaine même s'ils ne sont pas encore publiés.
Les contraintes et facteurs limitant
Le domaine de la
biotechnologie/biosécurité connaît les contraintes suivantes :
- Le manque de surveillance au niveau national
;
- L'insuffisance des moyens pour le bon
fonctionnement des institutions de recherche existants;
- Le manque de fonds pour multiplier les
programmes de recherche et diffuser les résultats ;
- L'arrêt des travaux de recherche en matière
de biotechnologie depuis l'avènement de la crise économique ;
- La circulation insuffisante d'information sur
la recherche et le développement concernant les organismes vivants
modifiés dans le secteur agro-industriel.
La coopération
Le Cameroun a déployé des efforts
considérables en vue de la coopération bilatérale et internationale en matière
de la biotechnologie. Cette coopération a facilité les contacts avec les
organismes suivants : l'IIAT, le NCI, l'ONUDI, le WARDA et la FAO.
Adhésion aux organisations
Le Cameroun est membre de
nombreuse institutions qui peuvent lui permettre de bénéficier des avantages de
la biotechnologie/biodiversité aux niveaux régional et international. Parmi ces
institutions, on peut citer :
- L'Union Douanière des États de l'Afrique Centrale (UDEAC)
- La Communauté Économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC)
- La Commission Economique pour l'Afrique (CEA)
- La Commission du Bassin du Lac Tchad
- L'Organisation Mondiale pour le Commerce
- La Convention sur la Diversité Biologique
- La Commission Economique pour le bétail, la viande et les
ressources marines.
En outre le Cameroun est le siège
de l'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle
(OAPI) pour les pays francophones de l'Afrique. Les chercheurs peuvent y
obtenir les brevets d'invention relatifs aux droits de propriété intellectuelle
(DPI).