HTML Document Géologie et pédologie du Burundi

  • Géologie

 La majeure partie du Burundi est couverte par des roches d’âge précambrien (> 570 millions d’années). Les roches les plus récentes sont d’âge cénozoïque et correspondent à des dépôts alluvionnaires de la plaine de l’Imbo et à des coulées basaltiques affleurant à l’extrémité occidentale du pays. Le précambrien du Burundi est composé de 3 grands ensembles géologiques à savoir l’archéen, le Burundien et le Malagarazien (Figure ci-contre).

L’archéen qui date d’environs 2600 millions d’années a été identifié au Sud-Ouest du Burundi, au Nord Est du pays et au Sud de Bujumbura. Il est essentiellement constitué de gneiss et de granites dans lesquels s’intercalent localement des amphibolites et des métaquartzites. Le Burundien dont l’âge varie entre 1400 et 950 millions d’années recouvre la majeure partie du territoire du Centre à l’Est et du Sud au Nord. Il constitue l’équivalent local de la chaîne orogénique Kibarienne qui s’étend depuis le sud du Shaba jusqu’en Ouganda. Il se caractérise par la présence de quartzites, de schistes et de phyllades à l’Est et des gneiss granitiques, de granites souvent porphyriques et d’amphibolites avec des intercalations de métaquartzites et de micaschistes à l’Ouest.

Le Malagarazien est plus jeune que le Burundien et repose en discordance majeure sur ce dernier. Il occupe le Sud-Est du pays et se prolonge vers la Tanzanie où il est dénommé «Bukoban». Il est caractérisé par des quartzites, des schistes, des conglomérats, des basaltes, des calcaires dolomitiques et silicifiés, des grès et des laves amygdaloïdes.

 

 

Figure: Les grandes unités géologiques du Burundi (Cazenave-Piarrot, 1979, modifié in Biruzu, 2005)

  • Sols et potentialités

Au Burundi,  les différentes catégories  des sols varient suivant la proximité des roches-mères, la pente, l’altitude, les types d’utilisation et le facteur hydrologique et le couvert végétal.

  • Plaine de l’Imbo

Elle correspond à la région naturelle de l'Imbo et occupe 7% de la superficie terrestre du pays. La pente moyenne est de 12 %. Dans la plaine de l’Imbo, les sols sont récents, établis sur des sédiments lacustres ou des alluvions fluviatiles. Ils varient suivant leur substrat ou leur position géographique. On distingue  les formations sableuses, les sols salins qui dominent les interfluves  et les vertisols des dépressions mal drainées.

Les vertisols sont le résultat des dépôts alluvionnaires. La couleur noire des vertisols (d’où leur nom d’argiles noires tropicales) provient de l’association entre les argiles et la matière organique. Ils ont donc une composition importante de la matière organique. Ce sont des sols qui craquent et se fissurent sous l’effet de la chaleur pendant la saison sèche et qui s’engorgent et gonflent très rapidement en saison pluvieuse.

Les sols salins trouvent leur origine dans les milieux montagneux environnants à partir desquels ils reçoivent des éléments insolubles. La fraction d’argile est aussi importante et les sols salins sont très pauvres en matières organiques. En profondeur, l’horizon argileux dur inhibe la pénétration des racines des plantes.  Les sols salins font donc appel à des méthodes culturales très ingénieuses. La nappe d’eau doit être basse notamment par l’installation des systèmes de drainage pour faciliter la percolation. C’est la région de prédilection pour la culture du riz, coton et d’arachides.

  • Contreforts de Mumirwa

 Ils correspondent à la région naturelle du Mumirwa (ou escarpement occidental à bananier) et couvre 10 % de la superficie du pays. Le relief est très marqué avec des pentes variant de 70 % à plus de 100 %.

Sur les contreforts des Mumirwa, dominent les associations de lithosols sur les éperons quartzitiques, de ferrisols au niveau des interfluves les mieux protégés de l’érosion tandis que les sols récents se rencontrent sur les versants. Ce sont des sols relativement fertiles mais facilement érodables compte tenu de la topographie de la région.

  • Crête Congo-Nil

Elle comprend les régions naturelles du Mugamba et du Bututsi et représente 15% de la superficie du pays. Le relief est très marqué au Nord par des crêtes montagneuses à pentes raides (supérieures à 50 % en moyenne) et au Sud par des hauts plateaux.

Dans la zone de la forêt ombrophile de montagne, se retrouvent des sols caractérisés par l’abondance de l’humus dans leurs horizons superficiels. Ces sols bruns eutrophiques sont très bons pour une agriculture intensive de thé. Cependant, comme la forêt ombrophile de montagne a disparu sur un vaste territoire national, les sols se sont rapidement dégradés. L’horizon humifère a disparu laissant des sols appauvris, très acides et à forte toxicité aluminique. Dans les zones très dégradées couvertes par Eragrostis, la mise en valeur de ces sols nécessitent des amendements appropriés. Au-delà de la forêt ombrophile de montagne se rencontrent des roches affleurantes. Les sols ferralitiques sont fortement lessivés. Ils sont jeunes assez fertiles au Nord, de fertilité faible au centre et au sud. Toutefois, en apportant de la matière organique par les déchets de cultures et la fumure animale, les paysans parviennent à maintenir la fertilité des sols d’altitude.

  • Plateaux centraux

Ils englobent les régions naturelles de Buyenzi, Kirimiro, Buyogoma et Bweru et représentent 52 % de la superficie du territoire national. La région est sillonnée par un réseau très dense de rivières et de cours d'eau qui découpent sa surface en une multitude de collines de tailles variées qui sont souvent séparées par des vallées larges à fond plat. Les sommets des collines sont fréquemment occupés par des sols pauvres et peu épais. Les roches quartzitiques, granitiques affleurent quelquefois ou sont proches de la surface du sol. Dans les creux s’accumule un sol sableux humifère. Sur les versants où la pente s’affaiblit, la charge pierreuse devient moins importante tandis que dans les bas de versants, les sols sont plus riches en éléments fins. Dans l’ensemble, le type de sol dominant sur les plateaux centraux est constitué de sols lessivés, les ferralsols.
Vers la région de l’Est du Burundi notamment à Buyogoma, il se développe des lithosols sur des cuirasses ferrugineuses sur les sommets des collines avec souvent des lits latéritiques très dures. Les sols ferralitiques humiques se rencontrent dans les bas fonds. 

  • Dépressions de Bugesera

Dans le Bugesera, les sols consistent en ferralsols, plus particulièrement des xeroferralsols. Ce sont des substrats très érodables, particulièrement inertes, avec une couche humifères très mince. Malgré l’aridité relative du climat, le lessivage du matériau originel a donc été très prononcé. Une période très pluvieuse aurait précédé l’époque actuelle (Van Wambeke 1963, in Ntakimazi, 1985).  Sur les collines récemment défrichées, les sols gardent une certaine fertilité dont l’exploitabilité est limitée par  l’aridité.

Dans les vallées, ce sont les marais qui sont les plus fréquents et qui constituent une réserve importante de terres pour le paysan burundais. Elles offrent une possibilité d’expansion de l’espace agricole et leur mise en valeur est en plein essor. Les sols de marais sont pour la plupart riches en matières organiques et sont tourbeux en moyenne et haute altitude. Malgré leur acidité, ce sont des sols qui demeurent fertiles et qui sont convoités par les agriculteurs.

  • Dépressions de l’Est

Dans la dépression de Kumoso, on y distingue des ferrisols et des sols ferralitiques rouges et jaunes sur divers matériaux parentaux. Les terrains surélevés comprennent des sols rouges  et les pentes renferment des sols jaunes. Les kaolisols sont rencontrés à la proximité des vallées. Les vallées comprennent des sols bruns tropicaux qui sont des vertisols ou des sols hydromorphes. Les sols des milieux des savanes et des forêts claires sur collines sont peu épais.

Release date 03/05/2012
Contributor bnzigi