PDF Rapport de l'étude d'inventaire de la biodiversité des forêts sacrées des sites Ramsar 1017 et 1018 du Bénin

Télécharger Rapport de l'étude d'inventaire de la biodiversité des forêts sacrées des sites Ramsar 1017 et 1018 du Bénin.pdf ( 2 MB)
Afficher Open in browser
Upload date 10 May 2018
Contributeur J. Roméo TOHOUN
Couverture géographique Bénin
Mots-clefs Inventaire, Biodiverité, Forêt sacrée, Sites Ramsar, Bénin
Date de publication 10/05/2018
Toutes les versions
# Nom du fichier Contributeur Upload date Taille Type de contenu
1 Rapport de l'étude d'inventaire de la biodiversité des forêts sacrées des sites Ramsar 1017 et 1018 du Bénin.pdf (actuel) J. Roméo TOHOUN 10 May 2018 2 MB application/pdf

Résumé : Les sites RAMSAR 1017 et 1018 du Bénin regorge d’une multitude de forêts sacrées (FS). Dans tout le pays en général et dans ces sites en particulier, à proximité des villes et des villages, on rencontre des ilots de forêts de taille variable (quelques centiares à quelques hectares) : ce sont les forêts sacrées qui ont une valeur essentiellement religieuse et ethnobotanique, et jouent un rôle important du point de vue de la biodiversité. L’utilisation et la gestion traditionnelle de ces paysages sont séculaires, ce qui a créé des écosystèmes résistants et uniques. Toutefois, victimes de pressions anthropiques de diverses et croissantes, bon nombre de ces forêts sacrées sont en train de disparaître. Quelques-unes conservent un statut fragile, soit comme lieu de culte du « vaudou » soit comme jardins naturels où poussent des plantes utilisées en médecine traditionnelle. Cette étude a permis de constater que les forêts sacrées ont une richesse avérée en biodiversité faunique et floristique. La richesse spécifique floristique varie de 11 à 62 espèces. Quant à la diversité faunique, elle varie aussi d’une forêt à une autre. De façon globale, les enquêtes ont relevé que la faune n’est pas abondante et qu’elle est composée de petits mammifères, de reptiles, d’oiseaux et d’invertébrés. Cependant certaines forêts sacrées abritent des espèces vénérées comme les singes, les pythons, etc. Les principales activités réalisées dans la zone sont : l’agriculture, l’élevage, la pêche, la production de sel, l’exploitation des carrières de gravier et de sable etc. Toutes ces activités ont un impact direct ou indirect sur la dégradation des FS. La pression foncière due à l’agriculture, à l’urbanisation et au prélèvement du bois énergie constituent les principales causes de dégradation des forêts sacrées. Au moins 80% de ces forêts sacrées sont jouxtées par les champs. Les risques de disparition des espèces sont dus à : (i) la destruction et la fragmentation des habitats qui réduisent l’espace vital des espèces et leurs possibilités de régénération, (ii) l’exploitation des espèces à un rythme supérieur à la vitesse de renouvellement de leurs populations; (iii) la concurrence des espèces exotiques ou envahissantes dans des écosystèmes déjà fragilisés par d’autres pressions. Par ailleurs, la paupérisation croissante des populations locales et des gestionnaires des FS, la faiblesse des pouvoirs des dignitaires, la perte des valeurs traditionnelles, la faible implication des autorités locales (communales) dans la sécurisation foncière et la gouvernance des FS constituent les contraintes liées à la conservation durable des FS. Le développement d’une stratégie de restauration et de gestion durable des FS devraient aborder tous ces aspects de la problématique. Depuis l’avènement de la gestion participative des ressources forestières, les actions de reboisement sont menées de façon participative avec les populations locales. Des efforts visibles de reboisement sont réalisés à travers l’institutionnalisation de la journée de l’arbre et les campagnes nationales de reboisement comme en témoignent les superficies de plus en plus croissantes des plantations privées. Cependant les itinéraires techniques des essences forestières notamment locales ne sont pas bien maitrisés des acteurs locaux. Le bois énergie constitue la principale source d’énergie domestique utilisée par des ménages ruraux au Bénin. Le reboisement devrait être promu pour réduire la pression de la collecte de bois énergie dans les FS. Dans le cadre de ce projet les sites communautaires, municipaux, les domaines « non exploités » des privés pourront être ciblés pour promouvoir des actions de reboisement communautaire. Les actions de restauration et d’aménagement des FS pourront se faire à travers une approche holistique par :

- La protection juridique des forêts sacrées sur plan forestier et foncier

- Le renforcement de la gouvernance locale et amélioration de la participation de tous les acteurs pertinents,

- La recherche de financement durable pour la conservation et la gestion des forêts sacrées,

Le principal enjeu de la conservation durable des FS consiste à amener les décideurs et toutes les parties prenantes à :

  • comprendre l’importance et la vulnérabilité des ressources biologiques des forêts sacrées;
  • élaborer, adopter et mettre en œuvre de manière participative et consensuelle des mécanismes appropriés de gestion durable des forêts sacrées.

Le défi majeur est de parvenir à une protection effective des forêts sacrées sur le plan forestier et foncier et à un partage des droits et des responsabilités de gestion entre les communautés traditionnelles, les autorités locales et l’administration forestière