Mise en Oeuvre
- Ratification et signature de la Convention sur la Diversité biologique et ses protocoles
- Lois et régulations concernant la conservation de la nature
- Documents dans le cadre de l'application de la CDB
- Protocole de Cartagena
- Le Changement Climatique en République Démocratique du Congo
- La Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+) en RDC
- Gestion Forestière en RD-Congo
- Resultats des recherches récentes
Dernieres nouvelles du SCDB
- Statement by Astrid Schomaker, Executive Secretary of the Convention on Biological Diversity, on World Migratory Bird Day (10 May 2025)
- Statement by Astrid Schomaker, Executive Secretary of the Convention on Biological Diversity, on the occasion of the International Mother Earth Day 22 April 2025
- Statement by Astrid Schomaker, Executive Secretary of the Convention on Biological Diversity, on the occasion of the World Health Day (7 April 2025)
CHAPITRE 2: Flore et végétation
Date de publication | 28/03/2009 |
---|---|
Contributeur | Han de Koeijer |
2.1. FLORE
2.1.1. Richesse floristique
Tous les grands groupes taxonomiques de la flore du Congo ne sont pas
encore décrits. Tout indique que les nombres se rapportant à certaines
unités taxonomiques restent suvent inférieurs à la réalité.
Le dépouillement des données rassemblées lors de la consultation des
documents disponibles fait état de 377 familles, 2.136 genres et 10.531
espèces dont 1.377 endémiques représentant l'originalité floristique du
Congo.
Cette flore s'est enrichie de nombreuses espèces introduites pour diverses
raisons.
La répartition par grands groupes se présente de la manière suivante:
- Algues: 30 familles, 31 genres, 249 espèces
- Champignons (basidiomycètes): 41 familles, 154 genres, 582 espèces
- Lichens: 3 familles, 21 genres, 21 espèces
- Bryophytes: 48 familles, 87 genres, 154 espèces
- Ptéridophytes: 39 familles, 89 genres, 383 espèces
- Spermatophytes: 216 familles, 1.731 genres, 9.142 espèces dont 275 introduites
L'analyse systématique de l'ensemble de la flore fait ressortir plus de
952 Phanérogames endémiques, 10 Ptéridophytes, 28 Bryophytes, 1 Lichen, 386
Champignons, soit 1.377 espèces endémiques pour l'ensemble de la
flore.
En ce qui concerne la "Conservation de la diversité biologique dans les
aires protégées", il y a lieu de noter dans l'ensemble une bonne
conservation des espèces dans les parcs, mais moins bonne dans les réserves
de la biosphère.
Néanmoins, il faut signaler des coupes de bois et des défrichements
culturaux illicites dans les aires protégées situées dans les régions très
peuplées et celles récemment touchées par l'afflux de réfugiés.
Quelques espèces d'introduction récente indiquent l'état de santé des
écosystèmes naturels. Il s'agit des espèces volontairement ou
accidentellement introduites, à grande vitesse d'extension et occupant des
étendues parfois importantes, des écosystèmes terrestres ou aquatiques,
notamment Eichhornia crassipes, Chromolaena odorata, Croton hirtus,
Bellucia axitenanthera, Mimosa invisa, Stylosanthes guyanensis.
La surexploitation et l'aménagement divers de certaines espèces les
raréfient; on notera ici les cas de Pericopsis elata, Millettia
laurentii, Gnetum africanum, Entandrophragma spp, Diospyros grex et
certaines espèces deStrophanthus.
2.1.1.1. La diversité spécifique
La mise en place de la flore actuelle du Congo remonte à la fin du
Tertiaire, époque des oscillations de l'Equateur géographique. Par la suite,
elle a subi des vicissitudes diverses dues aux variations climatiques du
Quaternaire, surtout à ses glaciations.
Le développement de cette flore est aussi lié à l'ancienneté des terrains.
Dans la Cuvette Centrale, la majorité de terrains est d'origine
sédimentaire; au Katanga, les terrains du Carbonifère et du Permien ont
livré la plupart des fossiles végétaux.
L'ensemble de la flore du Congo appartient à deux souches, provenant de la
flore sèche africaine orientale mieux représentée dans les zones de savanes,
généralement mésophiles d'une part, et issue du vieux fond hygrophile
caractérisant les espèces forestières d'autre part.
Deux types d'espèces sont à distinguer dans l'ensemble de la flore
congolaise: les espèces mégathermes majoritaires et les espèces mésothermes
localisées dans les régions montagneuses.
Quant à l'élaboration de la flore du Congo, elle est basée sur l'abondant
matériel botanique récolté pendant la colonisation sur l'ensemble du
territoire national.
En 1950, on comptait plus de 100.000 feuilles d'herbiers portées à environ
1.000.000 aujourd'hui, pour lesquelles la détermination scientifique
systématique débuta en 1895.
Dans cette flore, on retrouve tous les grands groupes systématiques, mais
en des proportions variables. L'ensemble de la flore, tous les
embranchements confondus, représente aujourd'hui 377 familles, 2.196 genres,
10.324 espèces (sous espèces et variétés). Nous n'avons pas tenu compte pour
le moment des formes, des hybrides et des cultivars.
Le condensé de la répartition par groupe systématique se présente comme suit:
Tableau 5: Répartition de la flore terrestre par groupe systématique
FAMILLES | GENRES | ESPECES | |
---|---|---|---|
Algues |
30 | 71 | 249 |
Champignons (Basidiomycètes) |
41 | 174 | 655 |
Lichens |
3 | 4 | 21 |
Bryophytes |
48 | 87 | 154 |
Ptéridophytes |
39 | 89 | 378 |
Spermatophytes |
216 | 1731 | 8867 |
Ces données sont approximatives et inférieures à l'inventaire floristique de 1950.
En effet, en guise de comparaison, cet inventaire donnait les résultats ci-après: Pour 170 familles et 1.631 genres des Spermatophytes, on dénombrait 6 Gymnospermes et 9.699 Angiospermes dont 1.943 Monocotylédones (25%) et 7.756 Dicotylédones (75%). Selon la répartition ci-après des familles les mieux représentées sont:
- Monocotylédones:
Poaceae (600), Orchidaceae (400), Cyperaceae (262), Liliaceae (187), Commelinaceae (103), Dioscoreaceae (57), Araceae (56), Amaryllidaceae (55), Iridaceae (59), Zingiberaceae (35), Maranthaceae (29), Xiridaceae (21), Arecaceae (30), Hydrocharitaceae (11).
- Dicotylédones:
Fabaceae (876), Asteraceae (727), Rubiaceae (674), Euphorbiaceae (377), Acanthaceae (343), Lamiaceae (307), Apocynaceae (187), Asclepiadaceae (149), Scrophulariaceae (128), Verbenaceae (108), Solanaceae (96), Convalvulaceae (92), Sapotaceae (85), Gentianaceae (47), Dilleniaceae (12).
Quant aux autres groupes, l'inventaire signale:
Bryophytes (700) dont Mousses et Sphaignes (559) et Hépatiques (141), Pteridophytes (340), Champignons, Rwanda et Burundi compris (1.193).
Les résultats détaillés de la flore terrestre congolaise issus de l'inventaire floristique de 1950 sont consignés dans le rapport technique du volet y afférent.
1°) Les Algues
Les données disponibles sur la flore algologique sont insuffisantes, à
l'exception des Algues du Katanga dont les données sont publiées par Schmitz
A. dans "La végétation de la plaine de Lubumbashi" (Haut-Katanga), INEAC,
série scientifique 13: 1-338, Biblio 1971.
Les chiffres donnés dans le tableau suivant sont inférieurs par rapport à
l'immensité du territoire national et que, même au regard de la publication
précitée, l'inventaire n'a pas été très poussé dans certaines familles,
limité à la citation des genres, sans dénombrement d'espèces.
Simoens (1963) fait état d'environ 1.000 espèces d'Algues d'eaux douces
réparties en plusieurs groupes systématiques.
2°) Les Champignons
Les données actuellement disponibles sur la flore mycologique du Congo sont
fragmentaires. Les documents autorisés consultés sont:
- flore iconographique des champignons du Congo;
- flore illustrée des champignons d'Afrique Centrale, éditée par le Jardin
Botanique National de Belgique.
Le tableau 6 réunit l'ensemble de données, soit 41 familles, 154 genres,
582 espèces et 53 sous-espèces et variétés pour les seuls
Basidiomycetes.
Mis en rapport avec l'immensité du territoire national, la diversité des
sites écologiques et les habitats, ces chiffres sont nettement inférieurs à
la réalité. De plus, de nombreuses contrées n'ont pas fait l'objet de
récolte des champignons supérieurs. Enfin, un certain nombre de spécimens
récoltés reste encore à étudier.
Les groupes systématiques les mieux représentés sont les Agaricaceae (113),
les Amanitaceae (75), les Nidulariaceae (56), les Boletaceae (52), les
Xylorioideae (33). Les genres suivants ont été inventoriés comme les mieux
représentés: Amanita, Lepiota, Agaricus, Marasmius,
Xylosphaera.
A propos de la distribution phytogéographique, la grande majorité du
matériel a été récolté dans le Secteur Forestier Central (6), spécialement
la Cuvette Centrale, dans le Secteur des Lacs Edouard et Kivu (9) et dans le
Haut-Katanga. (11).
Parmi les espèces et variétés congolaises, il y a environ 150
comestibles.
Enfin, la très grande majorité des espèces sont terricoles et lignicoles
des milieux forestiers. Les sols argileux et humifères, les bois pourris ou
pourrissant sont propices au développement des champignons.
Par ailleurs, les forêts constituent le principal habitat des champignons
basidiomycètes.
3°) Les Lichens
Les documents devant permettre d'établir des statistiques plus fiables pour
les lichens sont inexistants . Les données présentées proviennent de la
seule monographie du Haut-Katanga où prédominent les espèces d'Usneaceae.
(Schmitz A., Biblio 1971)
La poursuite de la recherche des données reste donc une tâche
prioritaire.
4°) Les Bryophytes
Les données actuellement disponibles sont très insuffisantes pour poser un
diagnostic sur la richesse de ce groupe systématique.
Les données rassemblées dans le tableau 7 proviennent de deux secteurs
phytogéographiques, lacs Edouard et Kivu (9) et celui du Haut-Katanga (11).
Même dans ces deux secteurs, les récoltes de matériel ne couvrent qu'une
portion restreinte de l'étendue.
Les informations rassemblées révèlent au total 42 familles, 87 genres et
153 unités infragéneriques, dont 140 espèces. Ces données représentent
presqu'exclusivement les Mousses, les Hépatiques étant presqu'exclues.
Environ une trentaine de Bryophytes semblent endémiques au Congo, confinées
sur les hautes altitudes de l'Est et Sud-Est du pays.
Les données manquent totalement sur la très grande partie du pays,
spécialement dans la Cuvette Centrale où l'humidité très élevée devrait
favoriser le développement des Bryophytes: sur les arbres, sol humide, bois
mort. Il en est de même pour les forêts galeries et le secteur
phytogéographique du Mayumbe.
Parmi les familles les mieux représentées, nous retenons les Batramiaceae,
Bryaceae, Dicranaceae, Orthotriaceae, Pottiaceae.
Tableau 7: Les Bryophytes du secteur phytogéographique du Lac Edouard et du Lac Kivu
5°) Les Ptéridophytes
Les données recueillies présentent au total 39 familles, 87 genres, 383
espèces, sous-espèces et variétés. Ces unités infragénériques sont de tous
les biotopes. Parmi les familles les mieux représentées, on notera:
Selaginellaceae (60), Aspleniaceae (56), Aspidiaceae (31),
Hymenophylleaceae (21), Pteridiaceae (19), Adianthaceae (18), Lycopodiaceae
(18), Thelypteridiaceae (15), Polypodiaceae (12).
La poursuite des travaux permettra de recueillir des informations nouvelles
pour compléter les données d'inventaire.
Tableau 8: Liste des Ptéridophytes inventoriés au Congo
6°) Les Spermatophytes
Les Spermatophytes constitués de deux Sous-Embranchements, Gymnospermes et
Angiospermes, sont la frange la plus importante des végétaux de notre flore
au point de représenter, en nombre d'espèces, 81% de l'ensemble de la flore
par rapport à l'inventaire de 1950.
Mais, à l'intérieur de l'Embranchement, la représentation est
disproportionnée, car, alors qu'on ne compte que 7 espèces de Gymnospermes
(compte non tenu des introductions), les Angiospermes sont les plus
abondantes, avec une nette dominance sur des Dicotylédones dans lesquelles
prédominent les Fabaceae, Asteraceae, Rubiaceae et Euphorbiaceae, comptant
chacune plus de 300 espèces.
Parmi les Monocotylédones, les Poaceae sont très largement prédominantes,
suivies des Orchidaceae, Cyperaceae, Commelinaceae et Liliaceae, comptant
chacune plus de 100 espèces.
L'ensemble des données des Spermatophytes sont reprises dans le tableau
9.
Tableau 9: Liste des Spermatophytes inventoriés au Congo
2.1.1.2. Les groupes phytogéographiques et l'endémisme
Walter Robyns (Biblio, 1948) a divisé l'ensemble du territoire du Congo
en 10 secteurs phytogéographiques s'intégrant dans 3 régions chorologiques:
Guinéo-congolaise, Soudanienne et Zambézienne.
L'évolution actuelle des idées sur la phytochorologie africaine permet de
regrouper les secteurs reconnus par Robyns en 5 entités: la Cuvette Centrale
(la zone de forêts ombrophiles guinéo-congolaise), deux zones de transition
guinéo-congolaise Nord et Sud qui sont le domaine de forêts galeries
entrecoupées de savanes guinéo-congolaises, les Savanes et Forêts claires
zambéziennes localisées dans le Sud-Est et le Centre-Sud et les Régions
montagnardes de l'Est caractérisées par une flore teintée d'éléments
montagnards.
De cette analyse, il ressort que l'endémisme au sens de F.White (Biblio,
1983) est important dans la Cuvette Centrale congolaise. Le total des
espèces Spermatocytes endémiques s'élève à 952, soit 10,73 % du total des
espèces connues dans ce groupe.
Un autre centre d'endémisme peut être cerné dans la région montagneuse de
l'Est avec un certain nombre d'espèces montagnardes réfugiées sur les hautes
altitudes; ce sont des espèces orophiles microthermes, parmi lesquelles des
espèces des genres Lobelia, Philippia, Senecon.
Un dernier centre d'endémisme peut être mis en évidence dans la région des
hauts plateaux du Katanga, au Sud-Est du pays.
Le condensé des informations sur les taxa endémiques est repris dans le tableau 9 des Spermatophytes du Congo.
2.1.1.3. Les données sur les espèces les plus représentatives des écosystèmes
Plusieurs espèces caractérisent les écosystèmes et jouent le rôle
dynamique, physionomique et évolutif des groupements végétaux.
Les écosystèmes du Congo pour lesquels nous mentionnons quelques espèces
les plus représentatives sont repris ci-dessous.
1°) Les espèces introduites pouvant menacer la diversité
biologique
La flore du Congo a absorbé beaucoup d'espèces exotiques dont certaines
sont par la suite devenues subspontanées.
Quelques espèces introduites volontairement ou accidentellement prennent de
plus en plus de l'ampleur et occupent des étendues parfois importantes ou
jouent un rôle déprimant dans l'évolution normale de la végétation
naturelle.
D'autres constituent des entraves pour la navigation et jouent un rôle
négatif sur la faune ichtyologique.
Les plantes ci-après sont celles qui constituent le danger le plus apparent
et immédiat: Eichhornia crassipes (Pontederiaceae), Chromolaena
odorata, Tithonia diversifolia (Asteraceae), Stylosanthes guyanentis
(Fabaceae), Bellucia oxytenanthera (Melastomataceae), Mimosa
invisa (Mimosaceae), Cecropia leucocoma (Miraceae).
2°) Les espèces nationales menacées
La satisfaction des besoins toujours croissants de l'homme entraîne des
prélèvements anarchiques des organes végétaux comestibles, provoquant ainsi
une destruction ou une perturbation physiologique et morphologique des
plantes recherchées. Parfois, c'est l'habitat qui est détruit lui-même,
rendant précaire la pérennité de l'espèce.
Les espèces signalées ci-après sont les plus exposées à la surexploitation
pour le moment et méritent toute l'attention:
Encephalartos ituriense (Cycadoceae), Eremospatha cabrae,
Eremospatha haullevilleana (Arecaceae), Pericopsis elata, Millettia
laurentii (Fabaceae), Diospyros grex (Ebenaceae), Julbernardia
breynei (Caesalpiniaceae), Gnetum africanum (Gnetaceae),
Morinda morindroides (Rubiaceae), Entandrophragma angolense,
Entandrophragma candollei, Entondraphragma cylindricum, Entondrophragma
utile (Meliaceae), Terminalia superba (Combrelaceae), Milicia
excelsa (Moraceae), Megaphrynium macrostachyum
(Marantaceae).
3°) Les espèces protégées
Aucune donnée n'est disponible sur les espèces qui seraient déjà protégées
ou qui devraient l'être. Pourtant, certaines espèces surexploitées ou très
localisées mériteraient une protection basée sur des textes réglementaires
au niveau national, compatibles avec les conventions internationales
(CITES), comme c'est le cas pour les espèces animales. Parmi elles, on peut
citer: Millettia laurentii (Maindombe), Pericopsis elata
(Province Orientale), Diospyros grex (Inga), Diospyros
canaliculata, Eremospatha diverses espèces.
Pour certaines espèces, la protection devrait même être immédiate en raison
de biotope restreint et unique, tels que: Juniperus procera, ou
menacé: Encephalartos ituriense, Diospyros grex, Diospyros
wagemansii.
4°) Les menaces pesant sur les habitats et état de
conservation
Les causes de modifications graves des habitats proviennent de l'activité
de l'homme. Parmi celles-ci, il y a l'agriculture, les pâturages, les
surpâturages, les concessions agricoles sans enquêtes sur la vocation des
espaces entières, les besoins énergétiques, les constructions anarchiques,
les zones de squatting, la construction de routes, les feux de brousse,
l'exploitation forestière.
En plus, la démographie galopante, le sous-développement croissant, la
pauvreté généralisée de la population essentiellement rurale tournée vers
l'agriculture itinérante sur brûlis accélèrent la destruction des habitats:
jachère courte, champs quasi permanents, rendements décroissants,
appauvrissement des sols, érosions, ravinements.
5°) Les données d'ordre géographique
Parmi les groupes phytogéographiques de l'ensemble de la flore du Congo,
les espèces guinéo-congolaises constituent la plus grande partie de sa
composition floristique. Ces espèces se retrouvent en forêts et en savanes
dérivant de la destruction des formations guinéo-congolaises dans toute la
Cuvette Centrale, le Mayumbe, les savanes arbustives et herbeuses australes
et septentrionales.
Les espèces zambéziennes constituent la flore du Sud des hauts plateaux
méridionaux (Kwango, Haut-Katanga, Sud-Kasaï, Extrême Sud-Est du Bas-Congo:
Matadi, à la frontière angolaise et côtier).
Les espèces soudaniennes sont limitées dans l'extrême Nord-Est du Congo
(Lac Albert, Parc National de la Garamba).
Les espèces orophiles sont pour la plupart des endémiques des hautes
montagnes de l'Est (Ruwenzori, Virunga).
Les espèces de l'embouchure constituent la flore des Mangroves, du reste
peu connues sur le plan scientifique.
6°) Les données sur les fonctions biologiques de la diversité
floristique
Au Congo, l'importance accordée à la conservation de la diversité
biologique et ses avantages se manifestent par la création des aires
protégées, des jardins botaniques et zoologiques. Ces aires comprennent les
réserves intégrales, les parcs nationaux, les réserves et domaines de
chasse, les réserves de la biosphère et les forêts classées.
La localisation de la diversité floristique dans ces aires protégées,
jardins botaniques et zoologiques est donnée ci-dessous:
- Forêts de basse altitude: Parcs Nationaux de la Maïko et de la Salonga, Réserve Intégrale d'Epulu;
- Forêts de montagne: Parcs Nationaux de Kahuzi-Biega et des Virunga;
- Forêts claires: Parcs Nationaux de Kundelungu et de l'Upemba, Réserve de Biosphère de la Lufira;
- Mangrove: Parc Marin de Moanda;
- Réserves de la biosphère: Réserves forestières de Luki, Yangambi et Lufira;
- Réserves de chasse: Réserves de Chasse de Bombo-Lumene, Swa-Kibula, Mangaï, Bili-Uéré, Maïka-Penge, Luama, Lubudi-Sampwa, Epi, Gangala-na-Bodio, Azandé, Mondo-Missa et Rubi-Tele;
- Jardins botaniques: Jardins Botaniques d'Eala, Kisantu, Kinshasa;
- Jardins zoologiques: Jardins Zoologiques de Kinshasa, Kisangani, Parc Président Mobutu.
Dans tout le pays, il existe plusieurs zones non protégées ou zones banales, qui sont économiquement et scientifiquement utiles. Ces zones sont laissées à la disposition des populations qui les exploitent de diverses manières, selon un règlement qui les régit. Des études doivent être menées pour leur donner l'importance qu'il faudrait.
7°) Le niveau de connaissance de la flore
Dans l'ensemble, la flore du Congo est relativement bien connue, mais avec
des niveaux de connaissance variables, selon les groupes systématiques
considérés.
Concernant la flore des Spermatophytes, l'Institut National pour l'Etude
Agronomique du Congo (INEAC) avait publié, depuis 1948, dix volumes et de
nombreux fascicules contenant plus de 3.000 espèces décrites.
Depuis l'indépendance, les travaux se sont poursuivis sous le nom de "Flore
du Congo, du Rwanda et du Burundi", et ensuite "Flore d'Afrique Centrale" au
Jardin Botanique National de Belgique, à Meise, Bruxelles, un service
rattaché au Ministère de l'Agriculture du Royaume de Belgique. Cependant, de
nombreux groupes taxonomiques restent encore à traiter, surtout les familles
des Sympétales, Monocotyledones et des Euphorbiaceae (vol.VIII, part.2,
annoncé depuis longtemps).
Si les Ptéridophytes sont relativement bien connues (la publication se
poursuit), les Bryophytes et les Lichens restent presqu'entièrement à
étudier.
Pour les champignons, les premiers inventaires signalent quelques 600
espèces dont une partie a été étudiée et publiée. Cependant, ce nombre est
inférieur à la réalité quand on tient compte de l'immensité du territoire et
de la diversité des sites écologiques. Des prospections systématiques sont
requises surtout dans les régions insuffisamment ou non encore
explorées.
La flore algologique reste pratiquement à étudier. Seules les Diatomées des
Lacs Moëro et Bangwelo ont été étudiées. De même, les Algues d'eau
douce de la région de Kisangani ont fait l'objet d'une étude écologique,
tandis que celles de la plaine de Lubumbashi ont été récoltées et
identifiées à l'occasion de l'étude de la végétation locale.
Des études similaires ont été menées dans d'autres contrées, notamment la
vallée de Semliki et les chutes de la Tshopo.
Concernant les Lichens, l'étude est à faire entièrement. Toutefois, on note
quelques données éparses obtenues à l'occasion des travaux écologiques sur
la dynamique de la végétation orophile.
2.1.2. Plantes aquatiques
2.1.2.1. La méthodologie
L'inventaire de plantes aquatiques vise l'aspect "conservation des
espèces"et la protection de leurs habitats en vue de leur exploitation
rationnelle et durable; les considérations taxonomiques de ces plantes
aquatiques font l'objet du Volet "Flore" traité dans le paragraphe
précédent.
Sont considérées comme plantes aquatiques:
- celles vivant en permanence dans l'eau, qu'elles soient enracinées au fond de l'eau ou flottant dans celle-ci;
- celles enracinées sur la berge mais se développant sur l'eau grâce à des structures morphologiques adaptatives;
- les espèces vivant enracinées dans un substrat gorgé d'eau en toute saison.
Le milieu aquatique englobe les rivières, les lacs naturels ou
artificiels, les étangs, les dépressions marécageuses, les pièces d'eau
résiduaires, les eaux littorales et les eaux saumâtres.
La distribution géographique des espèces mentionnées se réfère aux secteurs
phytogéographiques proposés par Robyns (1948).
La récolte du matériel sur le terrain ayant été faite, dans sa très grande
majorité, par des personnes non initiées à l'écologie, il est difficile de
se prononcer sur l'habitat optimal de chaque espèce.
Pour cette raison, les données obtenues par consultation des travaux
phytosociologiques ont été plus privilégiées que celles fournies par les
autres types de documents. De même, l'homogénéité relative des milieux
édaphiques et climatiques favorise une grande adaptation des espèces,
c'est-à-dire une large amplitude écologique des taxons, s'accommodant à
plusieurs types d'habitat. Dans ce cas, on a pris en compte, pour chaque
espèce, l'habitat optimum, celui dans lequel elle réalise son développement
maximum (aquatique, semi-aquatique, marécage).
Les Algues, bien que fondamentalement aquatiques, ne sont pas
traitées dans ce volet, mais dans l'étude de flore en général, d'une part,
et, d'autre part, dans le Volet Micro-Organismes Aquatiques étudié au
chapitre 1.
2.1.2.2. La richesse spécifique de la flore aquatique
Les données qui suivent proviennent du dépouillement de renseignements obtenus lors de la consultation des travaux suivants: Flore d'Afrique Centrale, Monographies Diverses (Lebrun, 1947; Germain, 1960; Evrard, 1968; Schmitz, 1971; Mandango, 1982) et articles originaux (Lubini, 1983, 1985; Apenza et al., 1986, ...). Ces données font état de 532 espèces, sous-espèces et variétés appartenant à 257 genres et 107 familles, valeur bien inférieure à la réalité. En effet, l'immense bassin hydrographique que comporte le Congo présente d'importants sites favorables au développement des espèces végétales: eaux courantes, stagnantes, douces, marines, saumâtres, thermales, tant de basses que de hautes altitudes.
Le tableau 10 résume l'ensemble des grands groupes systématiques représentés dans les divers habitats, tels que définis dans la note méthodologique.
Tableau 10: Grands groupes systématiques de la flore aquatique du Congo
NOMBRE DE FAMILLES |
NOMBRES D'ESPECES |
|
Bryophytes |
5 |
9 |
Ptéridophytes |
11 |
18 |
Monocotylédones |
26 |
137 |
Dicotylédones |
65 |
368 |
TOTAL |
107 |
532 |