Réflexion régionale sur l’agriculture commerciale pour la promotion des chaînes de valeurs durables et résiliences au changement climatique
Organisée du 12 au 14 mars 2018 à Bujumbura au Burundi, cette réflexion a été menée lors d’un atelier de deux jours autour de ce thème et ayant visé les jeunes et femmes d’Afrique. Un regard rétrospectif sur le pas franchi dans l’atteinte de l’objectif de la déclaration de Malabo a été jeté lors de cet évènement rehaussé par la présence du Ministre à la Présidence en charge de la Bonne Gouvernance et du Plan, et qui a vu la participation des représentants des organisations nationales, régionales, sous régionales et internationales y compris la FAO et la Représentante Légale de People’s Coalition on Food Sovereignty in Burundi (PCFS) , organisatrice de l’atelier. Des jeunes diplômés sans-emplois rémunérateurs, des jeunes entrepreneurs, des représentants d’associations féminines et d’ agri -éleveurs, y étaient également conviés.
Concerned URL | http://www.fao.org/burundi/actualites/detail-events/en/c/1107340/ |
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Source | FAO Burundi |
Release date | 28/03/2018 |
Contributor | Longin Ndayikeza |
Geographical coverage | Burundi |
Keywords | Réflexion, atelier, jeunes, femmes |
Lors de l’atelier, il a été constaté qu’en Afrique, les ressources alimentaires ne sont pas proportionnelles avec la croissance de la population. Bien que l’agriculture occupe plus de 80 pourcent de la population, elle encore méprisée par la jeunesse. Le manque d’infrastructures et facilités de communication font du milieu rural moins attirant pour la jeunesse. La jeunesse est moins impliquée dans la formulation des politiques agricoles et autres cadres y relatifs. La variabilité et les changements climatiques, les conséquences des perturbations sécuritaires prévalant dans ce continent sont autant de facteurs d’insécurité alimentaire. 18 % des ménages burundais sont en insécurité alimentaire et 13% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique. Presque la moitié de la population sont en insécurité alimentaire chronique élevée.
La Déclaration de Malabo et les efforts en cours au Burundi pour s’y conformer
L’atelier était une opportunité d’avoir une vue rétrospective sur le pas franchi dans l’atteinte de l’objectif de la déclaration de Malabo. Cette Déclaration vise la recherche d’une croissance basée sur l’agriculture en tant que stratégie majeure pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de prospérité partagée. Il vise aussi l’explication des complémentarités et de coopération régionale, l’application de principes de planification concrète, l’efficacité de dialogue, d’évaluation et de responsabilité. La même Déclaration prône le recours aux alliances notamment entre agriculteurs, l’agrobusiness et la société civile ; l’appui à la mise en œuvre des programmes au niveau national et à la coordination régionale. Cette Déclaration stipule que d’ici à 2025, au moins 30% des agriculteurs, éleveurs et pécheurs résistent aux risques climatiques et météorologiques.
Le Gouvernement du Burundi a entrepris des initiatives en ligne avec les engagements de Malabo. Selon le Ministre Serge Ndayiragije qui a ouvert l’atelier, le nouveau Programme d’Investissement agricole prône la sécurité alimentaire pour tous notamment à travers la promotion des innovations, l’agrobusiness, la compétitivité et la création de l’emploi.
« Le Gouvernement a consacré 10% de son budget à l’agriculture pour l’année 2018 et a initié des programmes de développement pour jeunes. « Des banques pour jeunes ont été créées pour promouvoir la participation de ce groupe au développement. Des actions de lutte contre la malnutrition sont mises en œuvre notamment à travers l’introduction du Mouvement Scaling Up Nutrition et une plateforme nationale y afférente. », a indiqué le Ministre.
Considérant que le Burundi est un pays agricole par excellence, la FAO au Burundi estime que l’éradication de la faim et de la pauvreté doit être menée davantage dans les zones rurales, en investissant en priorité sur les principaux acteurs dont les petits exploitants, les femmes rurales, en facilitant l’accès des jeunes à l’entreprenariat agricole. « C’est dans ce cadre que la FAO au Burundi travaille en étroite collaboration avec les autorités nationales pour mettre en avant la promotion de la diversification agrosylvo-zootechnique, et l’amélioration de l’accès aux marchés des produits vivriers à travers des chaînes de valeurs durables visant la nutrition et la résilience », a indiqué M. Angue Obama, Représentant de la FAO. Un projet d’Appui à la sécurité alimentaire et la résilience climatique dans les hauts plateaux du Burundi intervient, à cet effet, pour vulgariser les pratiques agro écologiques d’adaptation aux changements climatiques et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. M. Obama a réitéré l’engagement de la FAO à rester aux côtés des autres partenaires pour une sécurité alimentaire durable et résiliente au changement climatique.
Aux grands maux, les grands remèdes.
Sur bases des présentations des experts dont ceux de la FAO, nombreuses propositions ont été émises. Par rapport à la problématique du changement climatique, les participants ont recommandé de planter beaucoup d’arbres et les semences à cycle court. Le changement des mentalités, la sensibilisation de la population par rapport au changement climatique, la promotion des actions qui luttent contre le changement climatique et la mise en application effective des lois pour la protection de l’environnement.
La lutte contre la malnutrition exigera le renforcement des mesures de lutte contre ce fléau et une sensibilisation des femmes allaitantes et enceintes à une alimentation équilibrée pour éviter la malnutrition des enfants. Il faudra mener un plaidoyer pour l’intégration des sujets sur la malnutrition dans les programmes d’enseignement médical ; mener une synergie entre partenaires visant la lutte contre la malnutrition surtout dans les pays à haut niveau de malnutrition. Le personnel de santé devrait aussi être impliqué dans la recherche pour une amélioration de la situation nutritionnelle. Une sensibilisation continue des décideurs et des bailleurs sur cette question s’avère aussi nécessaire.
Les recommandations des participants en lien avec la lutte contre l’insécurité alimentaire portent essentiellement sur l’amélioration des techniques agraires pour une production suffisante de nourriture. Aussi faut-il encourager la population à travailler en groupements pour la pratique d’une agriculture moderne. Une sensibilisation des producteurs en matière de conservation et de transformation des récoltes ainsi que l’élevage du petit bétail sont également impératifs. Les ménages devront être initiés à l’installation des jardins de case pour la disponibilité de légumes. Il y a aussi besoin d’allouer suffisamment de ressources financières aux activités de développement, notamment agricoles, lesquelles occupent la majorité des populations. Les chaînes de valeur en matière agricole devraient être expérimentées en milieu rural. Les semences devront être fournies aux agriculteurs qu’il faut et au moment opportun. En rentabilisant le commerce, les vendeurs augmenteront leurs revenus et ceux de l’Etat à travers les taxes. Un appui au secteur privé et aux initiatives des jeunes permettra la création des opportunités d’emploi.
Une allocation consistante de fonds, au moins 10% du budget national, aux politiques agricoles, s’impose. La transformation post-récolte, la promotion et l’accès au marché, devront aussi occuper une place de choix. Des programmes de renforcement des capacités en chaînes de valeurs et sur la commercialisation sont vitaux surtout pour les écoles techniques en milieu rural.
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