La phase 2 du projet de régénération des paysages bientôt acté au Burundi
Dans un pays où 90 % de la population dépend des ressources naturelles pour se nourrir, gagner de l’argent et travailler, en particulier grâce à la caféiculture, les initiatives de restauration des paysages dégradés redonnent également l’espoir d’un avenir meilleur.
C’est dans cette optique que le chef de l’État a annoncé de nouveaux investissements dans la protection de l’environnement lors de son adresse à la Nation le 31 décembre 2018. L’annonce intervient au lendemain de l’achèvement du projet de régénération des paysages et de renforcement de la résilience aux changements climatiques. Un succès qui a été largement salué et récompensé.
Concerned URL | https://www.vivafrik.com/2019/01/08/la-phase-2-du-projet-de-regeneration-des-paysages-bientot-acte-au-burundi-a21920.html |
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Source | VivAfrik |
Release date | 09/01/2019 |
Contributor | Longin Ndayikeza |
Geographical coverage | Burundi |
Keywords | Environnement, Paysage, patrimoine naturel, Médailles, Résilience aux changements climatiques |
Le projet de régénération des paysages et de renforcement de la résilience aux changements climatiques, qui s’achevait en principe en décembre 2018 au Burundi, pourrait connaitre une réédition. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président burundais Pierre Nkurunziza dans son discours de fin d’année à la nation. « Le gouvernement s’investira aussi dans la protection de l’environnement en vue de faire face aux changements climatiques » avait annoncé le président de la République burundaise.
Gérer le patrimoine naturel ensemble
Un projet financé par le Fonds pour l’environnement mondial à hauteur de 4,2 millions de dollars, ce projet a permis d’expérimenter des méthodes innovantes qui améliorent à la fois l’environnement et les conditions de vie des cultivateurs. Mis en œuvre par le ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, le projet d’aménagement durable des zones de caféiculture a bénéficié de la collaboration de différents organismes pour mener à bien tout l’éventail des activités concernées : certification du café, gestion des réserves naturelles, soutien à la production sous couvert forestier, réglementation du secteur, recherche et formation. Ensemble, ces organismes ont donné des moyens d’action aux communautés, qui peuvent à présent influer sur les modes de gestion du patrimoine naturel du pays. Les pouvoirs publics burundais sont donc convaincus que l’avenir économique de leur pays passe par la préservation de ses richesses naturelles.
En 2013, alors que le pays était confronté aux premières conséquences du changement climatique et aux tensions qu’elles entraînent, le ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, lance le projet d’aménagement durable des zones de culture du café, de régénération des paysages et de renforcement de la résilience aux changements climatiques. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 4,2 millions de dollars, le projet vise l’amélioration de l’environnement et des conditions de vie des cultivateurs.
Ainsi, la culture du café, qui constitue 90 % des devises de ce pays d’Afrique de l’Est et fait vivre près de 600 mille familles, soit la moitié des ménages burundais, a été mieux encadrée d’un point de vue réglementaire : certification du café, gestion des réserves naturelles, soutien à la production sous couvert forestier, recherche et formation ont permis de gérer durablement plus de 4 000 hectares de terres. Résultat : plus de 9 600 ménages, dont la moitié est dirigée par des femmes, cultivent désormais leurs caféiers à l’ombre d’autres arbres. Ce mode de polyculture offre de multiples bienfaits en termes d’environnement, mais il contribue aussi à améliorer la fertilité des sols, à diversifier la production agricole et à renforcer les revenus ainsi que la sécurité alimentaire.
Le Burundi récolte des lauriers de ces efforts en faveur de l’environnement
Depuis le 25 novembre 2018, le Burundi est détenteur de la médaille d’or du meilleur CHM (Clearing House Mechanism). Le prix lui a été décerné à Sharm El Cheikh, en Égypte, à l’occasion de la 14e conférence des parties sur la biodiversité (COP14). Et plus récemment Leonidas Nzigiyimpa, responsable des aires protégées à l’Office burundais pour la protection de l’environnement, a été lauréat du prix National Geographic / Buffett 2018, qui lui a décerné le « Leadership » pour la protection de l’environnement.
Des récompenses qui démontrent à suffisance, l’engagement du Burundi pour une économie durable, respectueuse de l’environnement. C’est fort de cela que la Banque mondiale a récemment exprimé son désir d’accompagner à nouveau le Burundi dans son œuvre écologique. La prochaine opération devra contribuer à la restauration de 90 000 hectares de terres et bénéficiera à 80 000 ménages avec à la clé des gains de productivité des terres de 20 % dans les zones rurales.
Continuer de renforcer la résilience
Le Burundi et la Banque mondiale entendent bien prolonger les réussites de ce projet. Le projet de régénération des paysages et de renforcement de la résilience, auquel est alloué un financement de 30 millions de dollars au titre d’IDA-18, permettra d’étendre les efforts de restauration et de soutenir la gestion durable de la réserve forestière de Bururi et des parcs nationaux de Kibira et de Ruvubu. Cette nouvelle opération contribuera à la restauration de 90 000 hectares de terres et bénéficiera à 80 000 ménages avec, à la clé, des gains de productivité des terres de 20 % dans les zones concernées.
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