News Formation taxonomique & accès aux collections belges

Du 01juillet au 26 août 2017, nous avons effectué un stage à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Bruxelles (IRSNB). Le but du stage était la formation en taxonomie et gestion des collections d’insectes pollinisateurs des écosystèmes naturels et anthropiques du Burundi. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet de Recherche sur l'importance des pollinisateurs dans la production agricole et dans la conservation de la Biodiversité initié par l'Office Burundais pour la Protection de l'Environnement (OBPE) sous le financement de l'IRSNB.

Nous sommes partis avec 3000 spécimens Apoïdea (Abeilles sauvages) à identifier et ceux-ci ont été collectés dans 3 Aires Protégées (AP) du Burundi et ses milieux agricoles riverains ainsi que dans la ville de Bujumbura. Ces AP sont entre autre le Park National (PN) de la Ruvubu, le PN de la Kibira et le PN de la Rusizi. Les échantillons ont été collectés au moyen des bacs jaunes pendant une période d'une année.

Release date 08/01/2018
Contributor Longin Ndayikeza
Geographical coverage Burundi, Belgique,

DEROULEMENT DU STAGE

Ce stage a connu trois moments différents à savoir la préparation des spécimens et conservation des collections, identification et visite dans les collections de l'IRSNB.

  1. Préparation des spécimens et conservation des collections

Pour la préparation des spécimens, ceux qui sont en alcool, il faut d’abord les sécher sur un papier type mouchoir en les posant sur le dos pour que le papier absorbe l’humidité. Ensuite, il faut les brosser ou les laisser séchés eux-mêmes pour remettre les soies dans leur position. L’étape suivant est l’épinglage où il faut utiliser des épingles de petite taille qui doivent être enfoncées à la partie droite du scutum. Il faut aussi laisser 1cm au-dessus de l’insecte pour le saisir sans le casser et en dessous il faut un espace pour les étiquettes. Pour de petits spécimens, il faut d’abord les mettre sur les plaquettes à l’aide du col ou sur minuties avec de très petites épingles. La Gomme arabique est le meilleur col qu’il faut utiliser. Il faut faire la préparation sur un support en polystyrène pour étaler les pattes et écarter légèrement les ailes pour que le dessous de l’abdomen et le dessus du thorax soient visibles. Après cela, l’étiquetage suit où la première étiquette doit contenir la localité et ses coordonnées géographiques, l’altitude, la date, le nom latin de la plante hôte, le Pays et le nom du collecteur. La deuxième étiquette est réservée au nom scientifique de l’espèce après la détermination où le nom de celui qui l’a déterminée doit être mentionné. Ici, une mention particulière a été faite sur le Pays et le nom latin de la plante hôte mais pas le nom vernaculaire.

Pour la conservation, les nouveaux spécimens sont laissés au congélateur au moins une semaine avant d’être rangés dans les boites de collections pour éviter d’amener les parasites dans les collections. Dans les boites de collections, les étiquettes doivent être disposées dans un même sens. Ici, la constatation est que les naphtalènes utilisés pour éviter les moisissures ne sont pas efficaces, il faut mettre régulièrement les boites dans le congélateur.

  1. Identification et visite des collections de l'IRSNB

Le stage était consacré à l’identification sous microscope de 3000 spécimens d'abeilles sauvages apportés du Burundi (Fig. 1). Les clés de détermination tirées des documents intitulés : « Les genres et sous genres d’abeilles de l’Afrique sub-saharienne (2010) » et « Classification des Halictini de la région Afrotropicale (Hymenopera Apoïdea Halictidae) (1999) ont été utilisées. Nous avons commencé par la séparation des spécimens dans différentes familles dont les caractères distinctifs sont l’appareil buccal à langue longue ou à langue courte, la nervation des ailes et la brosse collectrice du pollen. Tous les spécimens identifiés sont de la superfamille des abeilles sauvages comportant cinq familles à savoir la famille des Andrenidae, des Colletidae , des Halictidae et des Apidae.

Puisque notre tuteur est un spécialiste dees abeilles de la famille des Halictidae, la grande concentration a été faite sur cette famille raison pour laquelle la majorité des spécimens identifiés jusqu'à l'espèce sont de la famille des Halictidae. Cette famille comporte deux sous familles à savoir la sous- famille des Nomiinae et la sous-famille des Halictinae. Le caractère distinctif de ces deux sous-familles est la longueur respective des trois cellules submarginales des ailes antérieures. Pour les Nomiinae, la première cellule submarginale est égale à la troisième cellule submarginale et toujours plus longue que la deuxième cellule submarginale. Pour les Halictinae la première cellule submarginale est plus grande que la deuxième et la troisième. Après cela, la séparation de ces sous-familles en genres et espèces a été entamée. Les caractères distinctifs sont alors les bandes sur l’abdomen, la distance entre les ocelles et les yeux, les mandibules dentées et la nervation des ailes antérieures. Exemples : pour le genre Lasioglosum, la veine externe de la troisième cellule submarginale est plus mince que les veines de la première cellule submarginale. Le genre Zonalictus possède de bandes noires ou rouges alors que le genre Leuconomia possède de bandes jaunes. Pour le genre Lipotriches, les mandibules sont di ou tridentées et la distance entre les ocelles et les yeux est égale à moins de deux fois le diamètre d’un ocelle.

Quelques espèces des familles des Andrenidae, Collectidae, Megachilidae et Apidae ont été déterminées. Certains caractères différencient certaines faimilles. Chez les Megachilidae, la brosse collectrice du pollen (scopa) se trouve sur la face ventrale de l’abdomen alors que chez les Apidae elle se trouve sur les pattes postérieures. Les caractères distinctifs des différents genres ou espèces des Megachilidae sont la forme du Clypeus et la taille de la tête. Par exemple le genre Chalicodoma possède une tête grande et généralement un clypeus rond sans soies alors que le genre Creightonella possède une tête moins grande et généralement un clypeus plat avec des soies. Les caractères distinctifs des différents genres ou espèces des Apidae sont la taille de la cellule marginale des ailes antérieures. Par exemple la cellule marginale du genre Apis est plus longue alors que la cellule marginale des autres genres est plus courte. Les tâches sur le thorax et l’abdomen sont aussi les caractères utilisés. Par exemple le Xylocopa olivacea possède des tâches jaunes sur tout le thorax et sur une partie en haut de l’abdomen avec un abdomen qui n’est pas allongé alors que le Xylocopa caffra possède des tâches jaunes ou blanches sur une partie du thorax en bas et une partie de l’abdomen en haut. Le Xylocopa modesta et le Xylocopa calcarata ressemblent au Xylocopa olivacea mais le premier possède un abdomen allongé et pour le second pas de tâches jaune sur l’abdomen.

Après la détermination des différentes espèces, la séparation sur base du Genitalia pour séparer les mâles des femelles a été faite. Auparavant, pour distinguer les mâles des femelles on comptait le nombre de segments sur les antennes. Chez les mâles les antennes possède 13 segments et chez les femelles 12 segments. Mais ici il y a une grande probabilité de se tromper pour les insectes possédant beaucoup de soies sur la tête car il est difficile de voir les premiers segments. Maintenant, pour distinguer les mâles des femelles on regarde le bout de l’abdomen. Chez les mâles, le bout de l’abdomen possède plusieures petites pointes tandis que chez les femelles, l’abdomen est pointu ou au bout de l’abdomen il y a une sorte d’aiguillon.

Après la détermination des différents genres ou espèces, les collections de référence de l’IRSNB ont été consultées (Fig.2).

 

 

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