HTML Document Ecosystèmes agricoles

Informations tirées de la  Stratégie Nationale et Plan d'Action sur la Biodiversité 2013-2020

Etat de l’agrobiodiversité

Plantes cultivées 

Le système agricole qui prédomine est un système mixte dominé par les cultures vivrières intégrant un système d’élevage extensif, des micro-boisements et les cultures de rente. Les cultures vivrières occupent environ 1210000 ha  soit environ 43,4% de la superficie nationale alors que les cultures de rente occupent 104000 ha soit 3,7% de tout le territoire national. Les marais cultivés comprennent environ 81403 ha, soit 2,9% de la superficie du pays. Les écosystèmes agricoles comptent 87 espèces cultivées. Les cultures vivrières comprennent 23 espèces dont les plus importantes sont  Musa div. sp., Ipomoea batatas, Manihot esculenta, Phaseolus vulgaris, Glycine max, Zea mays, Colocasia esculenta, Xanthosoma sagittifolium, Oryzasativa, Sorghum bicolor, Pisum sativum, Solanum tuberosum, Triticuma estivum, Dioscorea div. sp., Helianthus tuberosum, Arachis hypogea, Eleusine coracana, Vigna unguiculata, Vigna subterranea, Cajanus cajan. Les cultures de rente avec 10 espèces sont Coffea canephora, Coffea arabica, Cameliasinensis, Nicotiana tabacum, Saccharum officinarum, Elaeis guineensis, Helianthus anuus, Ricinus communis, Gossypium hirsutum, Macadamia tetraphylla. Les cultures maraîchères avec 27 espèces sont principalement  Lycopersicon exculentum, Brassica orelacea, Solanum melongena, Daucus carota, Allium cepa, Capsicum frutescens, etc. Les plantes fruitières avec 14 espèces sont dominées par Persea americana, Mangifera indica, Ananas comosus, quelques agrumes (Citrus grandis, C. lemon, C.reticulata, C. sinensis), Passifloraedulis,etc. Les espèces fourragères cultivées avec 21 espèces sont des graminées, des légumineuses arbustives et herbacées. L’importance spécifique de différents types de plantes cultivées est illustrée dans la figure suivante:


D’une manière globale, les plantes vivrières cultivées représentent 87%, le café 8%, le coton, le thé et la canne à sucre  1,7% et les autres 3,3%. Presque toutes les plantes cultivées ont été introduites et seulement 3 espèces autochtones en régression sont cultivées à très petites échelles. Ce sont notamment Discorea bulbifera var. anthropophagarum, Basella alba et Solanum nigrum.

Animaux domestiques

Les animaux domestiques sont, par ordre d’importance numérique, principalement constitués par des caprins, des volailles, des bovins, des lapins, des ovins, et des porcins répartis dans plusieurs races. L’élevage de cobbayes est également connu au Burundi. La figure 8 montre le nombre de têtes de bétail en 2010. Pour les bovins, les races importées par ordre d’importance sont Frisonne (Holstein), Montbéliarde, Brune de Suisse, Jersey et Guernesey. Les ovins restent peu élevés, probablement pour des raisons culturelles. Les animaux piscicoles sont constitués de poissons rencontrés dans les étangs. Trois espèces sont exploitées à savoir Oreochromis niloticus (Tilapia nilotica) la plus répandue, Clarias gariepinus (Poisson chat) et Cyprinus carpio (Carpe commune). L’apiculture se pratique de façon sporadique dans toutes les régions. C’est Apis mellifera qui est l’abeille domestique dominante. La figure suivante donne une estimation des animaux d’élevage pour l’année 2010.

Conservation génétique

La conservation et l’amélioration génétique en matière agricole sont réalisées par les institutions de recherche. Ces institutions reçoivent régulièrement des gènes provenant des autres banques de gènes à travers le monde. L’ISABU dispose d’une banque de gènes pour les cultures vivrières et fourragères. Il envoie régulièrement des accessions des variétés diffusées dans la Chambre Forte Semencière Mondiale «Salvard Global SeedVault» située en Norvège pour la conservation pour usage utile d’avenir. L’IRAZ, en tant qu’institution de recherche régionale, fait la collection des gènes des végétaux et animaux de la région des pays des Grands Lacs. Le secteur privé s’est déjà investi dans la micropropagation des cultures à multiplication végétative. Deux sociétés sont opérationnelles: AGROBIOTEC qui s’occupe de la micropropagation pour la culture du bananier et PHYTOLABU pour les cultures du bananier et de pomme de terre.
Pour l’amélioration génétique animale, le Centre National d’Insémination Artificielle qui est un organe de l’Etat chargé du programme national de l’insémination artificielle reçoit régulièrement des gènes provenant de plusieurs pays européens. Les ressources génétiques bovines seraient encore de nos jours majoritairement représentées par la race locale «Ankolé». Dotée d’une bonne rusticité, l’Ankolé présente des paramètres de reproduction modestes et de faibles performances de production. Plusieurs initiatives ont été engagées pour son amélioration génétique notamment  l’introduction des races dites «exotiques» (Frisonne, Jersey, Brune de Suisse, etc.) pour le lait, l’introduction de la race bovine Sahiwal et la race caprine boer pour la viande. Il faut également signaler l’introduction de races exotiques chez les porcs (Large White, Piétrain), l’utilisation de souches hybrides pour la ponte (poussins de 1 jour) dans les élevages avicoles semi-intensifs et familiaux et l’introduction de nouveaux types d’élevage à partir de souches importées à savoir les lapins, canards et pintades. 
Dans le cadre de l’augmentation de la production des produits piscicoles, des actions ont été menées à savoir: l’approvisionnement en géniteurs de Tilapia et de Clarias gariepinus et empoissonnement des stations piscicoles (Isare, Karonga et Gasaka); la réhabilitation et le réaménagement des stations piscicoles (Isale et Karonga)  et; la fertilisation des étangs piscicoles (Mubone, Isare, Karonga).

Tendance de l’évolution de l’agrobiodiversité

 Tendance de la diversité des cultures

Au Burundi, les rendements et les productions végétales, animales et halieutiques affichent toujours une tendance à la baisse et ne parviennent plus à couvrir les besoins nutritionnels et financiers d’une population en perpétuelle croissance. Selon le Cadre National de Lutte contre la Pauvreté (2011), de 1982 à 2010, la production annuelle brute en vivres par habitant a baissé de 26% alors que sur la même période la population a augmenté de 45%.  Le Produit Intérieur Brut (PIB) qui était de 180 USD par habitant en 1992 a  baissé jusqu’à 7,4% en 1997, la production agricole est passée de  40,22 % (en % du PIB) en 1990 à 25,35% en 2007, les besoins en calories ne sont actuellement couverts qu’à 75 %; ce qui prouve à suffisance que la sécurité alimentaire n’est pas garantie.Presque toutes les plantes cultivées ont été introduites. Les quelques rares autochtones sont en régression. Le tableau 8 illustre des espèces et variétés abandonnées. Le tableauu suivant montre les espèces et variétés de cultures en régression ou abandonnées au Burundi. 

Espèces Variétés connues Variétés en diffusion Variétés abandonnées
Glycine max 8 8 0
Ipomea batatas (Patate douce) 11 4 7
Manihot esculenta (Manioc) 27 4 23
Musa sp. (Bananier) 44 25 19
Oryza sativa (Riz) 31 15 16
Phaseolus vulgaris (Haricot) 37 27 10
Pisum sativum (Petit pois) 2 1 1
Solanum tuberosum (Pomme de terre) 11 8 3
Sorghum vulgare (Sorgho) 6 3 3
Triticum aestivum (blé) 9 4 5
Zea mays (Maïs) 12 9 3
Coffea arabica (Café arabica) 6 1 5
Coffea canephora (Café robusta) 1 1 0
Elaeis guineensis(Palmier à huile) 4 4 0
Gossypium sp. (Cotonnier) 16 7 9
Total 25 121 101

Tendance des espèces d’élevage 

Dans le domaine de l’élevage, l’effectif d’animaux a augmenté ces dernières années.  Depuis de nombreuses années, les politiques et interventions dans le secteur de l’élevage ont toutefois mis un accent particulier sur l’amélioration génétique de la race Ankolé locale à travers des croisements d’absorption par des races importées.

La race «Sahiwal», plus lourde et plus productive en lait et en viande a ainsi été introduite dès 1953. Elle est restée longtemps confinée aux stations de recherche et ce n’est que vers 1960 que l’on a commencé à signaler dans la littérature la présence en milieu rural de croisements de type «Ankolé-Sahiwal». Plusieurs autres races, essentiellement laitières ont par la suite été introduites. Actuellement, le système d’élevage qui était totalement traditionnel commence à changer d’aspect surtout avec l’importation des animaux de sang exotique. Aujourd’hui, on s’interroge si le Burundi possède encore la race Ankolé pure. Le système de reproduction parentale longtemps tolérée a affecté le cheptel notamment par la réduction de taille chez les caprins.

Gestion intégrée de l’agrobiodiversité

Le système d’élevage en intégration Agro-Sylvo-Zootechnique nouvellement initié est caractérisé par une stabulation des animaux qui reste partielle. L’alimentation est en partie assurée par les cultures fourragères herbacées et arbustives qui interviennent également dans la protection des sols. Selon MINAGRIE (2010), l’élevage bovin intégré à l’agriculture, souvent rencontré dans les régions densément peuplées et vulgarisé par les projets,occupe 20%. Par contre, l’élevage traditionnel ou extensif reste dominant avec plus de 70 % des bovins. L’élevage bovin périurbain ou intensif avec 10%, est pratiqué à la périphérie des villes. L’élevage intégré des petits ruminants est peu pratiqué et concerne surtout les croisés de race boer. L’élevage traditionnel des porcs dans le milieu rural concerne 99,5% des élevages de porcs généralement élevés à l’intérieur de l’enclos. Le système semi-intensif est souvent pratiqué par des communautés (congrégations religieuses, camp militaires, écoles, groupements féminins…).


Release date 22/08/2014
Contributor mpawe
Geographical coverage Burundi,
Keywords Agrobiodiversité, agriculture,