Event Formation régionale sur la Mycologie au Burundi

Ce lundi, le 25 Novembre 2013, il  est organisé un Atelier de lancement des activités de formation régionale sur la Mycologie au Burundi, au Restaurant chez André (Bujumbura) à 8h 30 min.  Ladite formation est organisée en partenariat entre l’Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la Nature (INECN), le Jardin Botanique National de Belgique, l'Université de Kigali au Rwanda, l' Université de Bukavu en République Démocratique du Congo et l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Elle a pour but de renforcer les Capacités des jeunes chercheurs de la sous-région dans le domaine de Mycologie qui reste très mal connu malgré l’importance des champignons et comprendra la Systématique, l’Ecologie et l’Ethologie des champignons des forêts de montagnes de la Kibira (du 25 au 29 Novembre 2013) et des forêts claires de Rumonge (du 30 Novembre au 04 Décembre 2013). Les participants à la formation au nombre de 9 proviennent de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi.

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Period [25/11/2013 - 04/12/2013]
Event location Parc National de la Kibira et Réserve Naturelle de Rumonge Kayanza: Rwegura; Rumonge: Mutambara
Host Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature
Contact person NZIGIDAHERA Benoît
Email address: nzigidaherabenoit@yahoo.fr
Phone: +25778827077
Contributor mpawe
Geographical coverage Burundi,
Keywords Formation, atelier, champignons, mycologie,

FORMATION SUR LA MYCOLOGIE

La formation sur la mycologie aura lieu au Parc National de la Kibira et à la Réserve Naturelle de Rumonge. Le lancement de la formation aura lieu à Bujumbura au cours d'un atelier  dont le programme est le suivant:

Timing

Activités

8h30

Arrivée des participants

9h00

Mot de circonstance par un Représentant du Ministère de L’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Mot d’ouverture par un Représentant du Ministère de l’Eau, de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme

9h30

Exposé sur l’Etat des connaissances des champignons en Afrique et au Burundi et l'intérêt de les étudier (Par le Dr Jérôme Degreef)

10h00

Exposé sur l'importance des champignons (rôles socio-économiques et écologiques) (Par Nzigidahera Benoît)

10h30

Echanges et Discussions

11h

Pause café

11h30

Départ pour le terrain / Début de la formation mycologique

 Cette formation durera 10 jours

Institutions partenaires :

INECN, Bujumbura, Burundi
Univ. Kigali, Rwanda
Univ. Bukavu, RD Congo
Jardin Botanique National, Belgique

Financement :

GTI Point Focal Belge
Jardin Botanique National de Belgique

 Problématique

En Afrique tropicale, les connaissances mycologiques accumulées par les villageois vivant au contact ou aux dépens des écosystèmes riches en champignons sont considérables. L’importance de la mycologie et de l’ethnomycologie est indéniable dans le cadre de l’utilisation durable des ressources naturelles et de la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) en Afrique. Dans quelques pays, ces savoirs qui se transmettent oralement de manière traditionnelle, ont fait l’objet d’études scientifiques. C’est le cas notamment en Afrique du Sud, au Bénin, au Burundi, en RD Congo, au Gabon, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe. Certains de ces travaux ont non seulement permis de mettre en évidence quelles étaient les espèces de champignons consommées par les populations locales mais également, dans certains cas, d’estimer l’apport nutritionnel et la valeur marchande que représentent les champignons pour les populations locales. Par ailleurs, ils ont révélé que les connaissances ethnomycologiques touchaient également à la médecine et à la sorcellerie. Malgré le manque de cadre scientifique entourant la connaissance taxonomique des champignons africains, les premières check-lists de champignons africains ont été dressées mais la fiabilité des déterminations a souvent été mise en cause.

La méconnaissance des champignons en général, et des espèces d’Afrique tropicale en particulier, peut se résumer en quelques chiffres. Alors qu’il existerait 4 fois plus d’espèces de champignons que de plantes supérieures (soit environ 1,5 million d’espèces !), seulement 5 à 10% sont connues. Par ailleurs, des 25.000 espèces de macromycètes décrites dans le monde, seulement 2250 l’ont été d’Afrique tropicale… mais 70% de celles-ci sont endémiques !

La mycologie africaine est un des thèmes de recherche majeurs et prioritaires au Jardin Botanique National de Belgique. Débutés en 1935, les travaux dans ce domaine sont orientés préférentiellement vers la sous-région Afrique centrale, comme en témoignent les 17 volumes parus à ce jour de la Flore Illustrée des Champignons d’Afrique centrale, série éditée par l’institution et qui succède aux 17 volumes parus de la Flore Iconographique des Champignons du Congo. Les trois premiers volumes parus dans la série Fungus Flora of Tropical Africa ont également été édités par le Jardin Botanique National de Belgique. Par ailleurs, avec environ 20.000 spécimens, l’herbier de l’institution abrite une des collections d’exsiccata de champignons africains parmi les plus importantes au monde, constituant un matériel de référence d’une valeur scientifique inestimable. Les thèmes de recherche développés actuellement au Jardin Botanique National de Belgique touchent à la mycotaxonomie (et plus particulièrement à la systématique des Boletales) mais concernent également l’ethnomycologie et la transmission des savoirs locaux en matière de champignons. Dans ce contexte, les mycologues du Jardin Botanique National de Belgique ont publié deux ouvrages sur les espèces comestibles qui font référence, l’un pour Afrique de l’Ouest (De Kesel et al., 2002), l’autre pour l’Afrique centrale (Eyi et al., 2011).

 Pourquoi organiser un stage de formation en mycologie ?

L’objectif général de ce stage est de permettre aux acteurs locaux de la conservation, et plus particulièrement aux botanistes, agronomes et forestiers, d’acquérir les capacités suffisantes en mycotaxonomie qui leur permettront de contribuer à inventorier la mycoflore présente dans la sous-région. La prise en compte des champignons dans les programmes de conservation est particulièrement d’actualité puisque fin 2012, une motion de l’IUCN leur a été dédiée, reconnaissant leur importance écologique et nutritionnelle primordiale, une première dans l’histoire de l’organisation !

La formation de mycologues originaires des pays d’Afrique centrale est donc aussi une nécessité pour assurer la pérennité des recherches dans ce domaine très spécifique. A l’instar des stages organisés au Bénin, au Cameroun, au Togo et au Gabon sous sa direction depuis 1997, le Jardin Botanique National de Belgique propose de mettre sur pied un stage de formation à la mycologie à l’attention de jeunes botanistes, agronomes ou forestiers originaires du Burundi, du Rwanda et de l’Est de la RD Congo.

Encadrement.– L’encadrement et l’enseignement seront assurés par Jérôme Degreef, un mycologue du Jardin Botanique National de Belgique, spécialiste de la mycoflore africaine, assisté de trois encadreurs attachés aux institutions partenaires:

B. Nzigidahera, mycologue, INECN Bujumbura
E. Bizuru, botaniste, Univ. Kigali
C. Masumbuko, botaniste, Univ. Bukavu

Aperçu des thèmes abordés. – Le stage s’articulera autour des modules suivants :

  • Taxonomie générale & systématique des champignons (en particulier Ascomycètes & Basidiomycètes), reconnaissance des principaux genres
  • Utilisation de clés de détermination, de Flores et d’ouvrages destinés à l'identification des champignons d'Afrique, applications aux identifications de terrain 
  • Ecologie, stratégies de développement, rôle des champignons dans le fonctionnement et l’équilibre des écosystèmes (saprotrophisme, symbiotisme y compris mycorrhization et lichens, parasitisme)
  • Techniques du mycologue de terrain (matériel de base, tenue d’un carnet de récoltes, données requises pour l’identification, description macroscopique des champignons, photographie)
  • Constitution et gestion des spécimens mycologiques (récolte, séchage, gestion des exsiccata, techniques de conservation et de protection des herbiers contre les insectes et l’humidité)
  • Techniques microscopiques en mycologie (structure des revêtements, des asques, des basides, des cystides, forme, taille et ornementation des spores)
  • Importance des champignons dans l'aménagement, la gestion et l’utilisation durable des ressources naturelles en Afrique centrale (utilisation de carrés permanents, relevés, enquêtes ethnomycologiques et économiques)

 Bien qu’une formation théorique de 15h soit dispensée aux stagiaires, le volet pratique sera mis en avant. Les différents thèmes feront en effet l’objet de manipulations de matériel frais récolté dans le PN Kibira et dans le Réserve de Rumonge lors de sorties quotidiennes sur le terrain. Des séances de microscopie sont également prévues.

Séminaires.  Trois séminaires, en relation avec la thématique de la formation, seront présentés aux participants par les encadreurs. Ils traiteront d’une part de la ‘relation entre végétation et mycoflore dans les forêts de montagne’ (E. Bizuru), de ‘l’importance des champignons comestibles pour les populations de la sous-région’ (B. Nzigidahera) et de ‘l’utilité des champignons ectomycorhiziens dans le cadre de la culture de Gnetum africanum’ (C. Masumbuko).

 Par ailleurs, chaque stagiaire sera invité à préparer un séminaire sur son sujet de recherche, si possible en relation avec les thèmes abordés lors de la présente formation. A l’issue des présentations de ces séminaires, un débat animé par les encadreurs sera organisé avec les stagiaires.

 Support didactique. – Le volume 10 de la série AbcTaxa ‘Champignons comestibles des forêts denses d’Afrique centrale - Taxonomie et identification’ constituera le syllabus de référence durant cette formation. Un exemplaire sera distribué à chaque participant. Par ailleurs, une série papier complète de la Flore Iconographique des Champignons du Congo (17 volumes), de la Flore Illustrée des Champignons d’Afrique centrale (17 volumes) et de Fungus Flora of Tropical Africa (3 volumes) seront mises à disposition des stagiaires. Des publications de référence leur seront également fournies sous forme électronique.