APRN/BEPB, membre du FORENAR

Mise en place du Forum pour la Réserve Naturelle de la Rusizi

La Réserve Naturelle de la Rusizi est localisée dans la plaine de la Rusizi située au Nord du lac Tanganyika. Avec une superficie de 5280 ha, la Réserve comprend deux parties séparées : le secteur « Delta » (1066 ha) autour de l’embouchure de la Rusizi et le secteur «Palmeraie» (4390 ha) au Nord. Le secteur Delta occupe la partie sud de la Réserve.
Passée du statut de parc national à celui de réserve naturelle de 1980 à l’an 2000, cette aire protégée a subi les péripéties en proportion avec les convoitises et les conflits permanents entre les agriculteurs riverains qui l’exploitaient antérieurement, l’INECN et les acquéreurs ultérieurs qui se sont adonnés à une exploitation très intensive des ressources naturelles. Ainsi sa superficie a dégringolé, passant de 9000 hectares à 5280 hectares actuels.

Richesse de cette aire protégée

- Le Secteur Palmeraie
Ce secteur constitue la partie nord de la Réserve : on y rencontre une grande concentration de faux palmiers, Hyphaena petersiana var ventricosa unique au monde (endémique) et 1000 espèces végétales différentes. On distingue quatre formations: les formations à Hyphaene petersiana var.ventricosa occupant près 1 200 ha, le long de la rivière Rusizi ; les bosquets xérophiles à Cadaba farinosa var. adenotricha et Commiphora madagascariensis ; une forêt sclérophylle à Euphorbia dawei et une steppe à Bulbine abyssinica et Acacia hockii.
- Le secteur Delta
C'est un lieu de repos pour les grands groupes de Dandrocygnes (Dendrocygna viduata et Dendrocygna bicolor). Il présente d'autres atouts : lieu de reproduction d'espèces d'oiseaux migrateurs, lieu de prédilection pour la nidification des espèces limicoles comme Himantopus himantopus et Vanellus coronatus, oiseaux aquatiques.

Menaces sur cette Réserve

La Réserve Naturelle de la Rusizi connaît une dégradation accélérée ces dernières années. En effet, la population recourt massivement aux ressources naturelles pour :

- l’agriculture ;
- l’élevage ;
- la vannerie (Papyrus et autres herbacées) ;
- la construction d’habitations (branchages de faux palmiers et autres végétaux) ;
- la construction des clôtures (phragmites, branchages de faux palmier) ;
- la nutrition minérale du bétail (extraction de la terre salée de la bordure de la Rusizi)) ;
- la recherche des parcelles et des propriétés foncières (vaste plantation de la canne à sucre) par les habitants de la capitale, etc.

Malgré les efforts consentis juqu'à présent, si rien n’est fait, le rythme actuel pousse à se demander si la Réserve survivra sous peu aux convoitises. Pour plaider en faveur de la réserve, l'APRN/BEPB a initié un projet, avec appui financier de l'UICN/CARPE, pour instaurer un système de bonne gouvernance des ressources de la réserve en faveur des communautés riveraines pour un développement durable. A travers ce projet, un organe FORENAR (Forum pour la Réserve Naturelle de la Rusizi) chargé de plaider pour la conservation des ressources de la réserve a été crée et mise en place.