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CAVK Lac Tanganyika
Un lac en voie de pollution...
Tout d'abord, voici une adresse pour tout savoir sur les programmes de préservation de la biodiversité du lac Tanganyika :

GOOGLE MapLTA

The Lake Tanganyika Authority (LTA) was established by the governments of Burundi, Democratic Republic of Congo, Tanzania, and Zambia. The LTA promotes regional cooperation required for socio-economic development and sustainable management of the natural resources in the Lake Tanganyika basin.

Administrative address : Lake Tanganyika Authority Secretariat, P.O. Box 4910 Ngagara, Kigobe North, Bujumbura - Burundi. lta.iwlearn.org Site web uniquement en anglais malgré une option Français, souvent vide...

Voir les documents produits, dont le dernier semble-t-il  :

> Interventions de partenariat pour la mise en œuvre du Programme d'Action Stratégique (PAS) pour le lac Tanganyika - Mise à jour 140923

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Burundi

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Tanzania

 

Lake Tanganyika is famed as a hotspot of aquatic biodiversity, harbouring hundreds of species that are found nowhere else in the world.

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DR Congo

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Zambia

It is Africa’s oldest and deepest lake, and contains almost 17% of the world’s available freshwater supply. Millions of people depend on the lake for water, food, and transportation.

Lake Tanganyika is one of Africa’s Great Lakes. It harbours hundreds of species of colourful fish, as well as snails, crabs, shrimps, sponges, and many other organisms that occur nowhere else in the world.

The natural resources of Lake Tanganyika and its basin are important to millions of people.The lake contains c.a. 17% of the world’s available surface freshwater supplies, and offers important transport routes between the riparian countries.

The basin is rich in minerals and fertile soils.The basin encompasses important wildlife refuges including Gombe Stream, Mahale Mountains, Nsumbu National Parks and Rusizi Nature Reserve.

Des intiatives intéressantes de coopération entre organisations des NU d'une part et avec les Etats concernés. Qu'en est-il des résultats vérifiables et concrets sur le terrain depuis l'installation du LTA ? Surtout en RDC... ?

La situation

> Pêche

Les activités de pêche au lac Tanganyika sont la pêche commerciale exercée par les pêcheurs tant industriels qu’artisanaux, la pêche de subsistance, ainsi que le prélèvement de poissons d’ornement pour l'exportation.

L'activité de la pêche artisanale et industrielle pratiquée à Kalemie est très faible.

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La population ne profite pas de la pêche industrielle qui exporte toute sa production.

Les règles élémentaires (méthodes de pêche, période et zones de pêche ) pour la conservation de la ressource ne sont pas respectés.

Les autorités et services de l'Etat sont inopérants, en difficulté de faire respecter ces rêgles pourtant essentielles pour l'avenir économique, social et environnemental de la région et du lac... autrement dit, pour le développement durable.

Surpêche et pêches destructrices. L’excès de pêche ainsi que la pêche avec des engins destructifs est une importante menace à la biodiversité du lac Tanganyika.

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Les pêcheurs de subsistance visent principalement les sardines et les espèces Lates, bien que dans leurs efforts, ils prennent et utilisent beaucoup d’autres espèces.

 

Ils opèrent près de la côte, dans de petits canoës, en utilisant des « lusenga » (grandes épuisettes coniques), des filets maillants dormants, des sennes de plage, des nasses et des lignes à main.

Souvent, les «lusenga» et les sennes de plage sont équipés de filets à petites mailles, et même avec des moustiquaires ce qui est particulièrment destructifs pour les stocks, car ils capturent tout, y compris les poissons juvéniles, les alevins.

Les pêcheurs ont des difficultés à accepter que cette faible capture serait liée en partie, à l’exploitation non rationnelle des poissons.

En plus de la destruction de la structure de la population par ce moyen, les sennes de plage sont dangereuses parce qu’elles raclent le fond, retournent le substrat, obstruent ainsi les sources de nourriture et les nids des poissons.

Les pêcheurs commerciaux visent les sardines et les espèces Lates et s’enfoncent plus loin au large dans la zone pélagique. Le pêcheurs commerciaux, tant artisanaux qu’industriels, ont généralement consenti de gros investissements financiers dans les engins et les moteurs pour avoir accès à la zone pélagique.

La pêche artisanale compte sur les catamarans-canoës qui utilisent des lampes pour attirer les poissons et déploient des carrelets pour les rassembler. La pêche industrielle emploie généralement des senneurs de 15 m et un certain nombre de bateaux plus petits pour attirer les poissons et déployer les sennes.

La surpêche et la pêche avec méthodes destructives ont des répercussions négatives socio-économiques par la perte d’emplois et de moyens d’existence, à très court terme étant donné l'accélération du phénomène beaucoup plus rapide que la régénération de la ressource halieutique.

Voir Page 4 - Plan cadre d'aménagement des pêcheries du lac Tanganyika - FAO/Norvège - 1999 (.pdf)

C'est un document de référence complet sur bien des points et parce que l'étude englobe les 4 pays concernés. Le Portail du Secrétariat Général de l'Agrioclture, Pêche et Elevage - PÊCHE, lui, est vide de toutes informations sur la pêche ! (Date 140927)

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> La pollution par sédiments

Le défrichement des forêts riveraines pour la construction, la mise en culture avec des produits chimiques (pesticides, engrais, etc), facilitent l'érosion et l'écoulement de boues polluées si elles traversent les zones urbaines, industrielles ou des cultures intensives.

Voici ce qui se passe à Kalemie, certes en 2006, mais la construction des routes changent peu la situation, car il n'y a pas de plan d'aménagement du territoire sur l'ensemble du District, engagé concrètement sur le terrain.

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Ces boues détruisent le milieu de vie des poissons, en laissant place à une zone fortement polluée par des matières en suspension.

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La photo date de 2006.

En 2014 à Kalemie, un projet d'aménagement de routes est en cours, mais qu'en est-il du reboisement des collines avoisinantes, des réseaux d'égouts, de la gestion des déchets toxiques, de pratiques domestiques et industrielles utilisant peu de ressources en eau propre, d'éducation à l'environnement dans les écoles et universités, en bref, d'une gestion du territoire responsable par des autorités qui le seraient ? ... !

L’augmentation de la sédimentation a un effet négatif sur la biodiversité en altérant les habitats (notamment le changement des substrats rocheux en substrats mixtes ou sablonneux) et en interrompant la production primaire et les trames alimentaires, causant par-là une réduction de la diversité des espèces.

La plus grande partie de la déposition des sédiments se passe dans la zone littorale (200m environ), précisément là où la plus grande biodiversité du lac est concentrée.

Parallèlement, on observe une eutrophisation des eaux : les apports de matière organique nutritive ont provoqué la chute des teneurs en oxygène, la prolifération anarchique des plantes flottantes comme la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes), ce qui entrave la navigation.

La réduction de la lumière et de l'oxygène provoque des modifications de la faune et la disparition de certaines espèces.

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Par ailleurs, les boues s'accumulent dans les ports qui s'ensablent. Le commerce maritime en pâtit : Kalemie Ensablement du port 2006

> La pollution par les plastiques

Les matières plastiques, un danger pour les écosystèmes vivant dans le lac. (Publications De Presse Burundaise - Extraits)

Le Réseau pour la conservation de la biodiversité du lac Tanganyika, à travers l’association Burundi nature action, a organisé une réunion le vendredi 27 juin 2014. Il a été question de décourager la propagation des objets non biodégradables pour la protection de l’écosystème du lac. Ces matières sont, entre autres, les bouteilles d’eau minérale, les sachets en plastique, etc. 

« Aucun système ni de recyclage ni de recollecte pour ces matières en plastique n’existe au Burundi (Et en RDC, au Tanzanie ?!).

Ces derniers ont pu suivre un documentaire qui montrait comment le lac Tanganyika est pollué. En effet, les usines de savons et d’huile, la jacinthe d’eau, l’extraction du sable, les eaux polluées des manages, les matières plastiques jetées… tous ces facteurs font fuir certaines espèces vivant dans le lac, et surtout celles pondant des œufs au bord du lac.

Les participants ont souhaité que le documentaire soit montré à la population burundaise ; qu’on refuse l’accès du sachet au Burundi comme cela a été le cas au Rwanda ; que les boissons soient mises dans des bouteilles réutilisables, enfin, qu’il y ait une politique de recyclage mais tout en sensibilisant la population sur le danger du sachet pour leur santé. Les médias ont été appelés à aider dans cette sensibilisation.

Un sous continent en devenir dans le lac, celui d'un Tanganyika plastique !

En référence au terme « Le 7ème continent »... Voir la vidéo : Le plastique La menace sur les océans

Quand bien même les océans sont pas des lacs, ils sont tous pollués au point d'être une menace pour la Vie. Quid des lacs d'Afrique et en particulier, du lac Tanganyika ?

Certains diront que la situation n'est pas comparable. Que vu le niveau de développement (mais de quel développement parle-t-on?), il faudra encore du temps avant que, et que... Vraiment ? Du point de vue gestion des déchets, avec la RDC qui se targue d'être un pays à croissance 8% l'an, donc centré sur le profit financier d'une petite classe sociale faisant fi des questions de l'environnement, si c'est déjà une préoccupation au Burundi, c'est une bombe à retardement qu'est devenu ce lac voué à la mort par empoisonnement sans sursaut tout simplement pragamatique...

> La pollution de l'eau

Le lac est devenu un dépotoir géant puisque la plupart des villes sont dépourvues d'installation de traitement des eaux usées et des déchets de toutes natures. Il n'existe pas de politique d'assainissement commune aux pays concernés.

Les eaux de pluie entraînent toutes les pollutions produites par l'habitant, les industries, les mines, les produits toxiques utilisés dans les cultures et élevages...

Voir un exemple de pollution urbaine du Burundi, via la vidéo Reflets Sud 2009 « Eau potable... eaux usées »

Cela pose d'énormes problèmes :

> Pour la qualité de l'eau en général,

> Pour la population qui puise l'eau directement dans le lac, se lave dans le lac (maladies, maladies de la peau et autres),

> Pour les rares stations de pompage qui doivent prendre en compte ces nouvelles pollutions,

> Pour la qualité alimentaire des poissons, et donc pour la sécurité alimentaire des consommateurs puisque les polluants peuvent se retrouver à différents niveaux de concentration de la chaine alimentaire et donc dans le poisson devenu poison,

> Et pour enfin, la conservation des ressources halieutiques et la réduction de l’extinction des espèces.

Il n'existe pas de centre de traitement des déchets qui pourraient alimenter un nouveau circuit économique s'il y avait seulement une politique de valorisation des déchets...

Il faudrait élaborer un plan d'aménagement du territoire ambitieux, novateur, et le faire appliquer... mais en RDC est-ce possible avec la situation politique actuelle ?

Vidéo CAVK : 090801 En attendant le choléra...

Les photos...


> Le lac et le choléra.

Depuis des siècles, on vit avec et par le lac.

On y pêche, on s’y lave comme on y lave le linge et la vaisselle et les légumes, parfois le lac sert de latrine... Il n'existe pas de centrale d'épuration des eaux usées dans la plupart des villes du bassin, et nombreux sont ceux qui boivent l’eau du Tanganyika. Or cette eau est régulièrement polluée par le vibrion du choléra.

Aujourd'hui, le choléra est une maladie endémique à Kalemie. C'est une des maladies de la pauvreté et du manque d'hygiène.

La REGIDESO est en difficulté d'alimenter le réseau en eau propre, du fait de la vétusté de ses installations et des coupures d'électricité.

Voir le reportage sur le barrage de Bendera - CAVK

Chaque année des cas de choléra sont dénoncés, en particulier en période de pluie. Quelques ONG tentent de limiter les risques en proposant de chlorer l'eau puisé dans le lac... Cela ne devrait-il pas incomber à la REGIDESO de parer à ses propres manquements ?

Une des techniques simples pour traiter l'eau serait de la laisser au soleil pendant 6 heures dans une bouteille plastique. A partir de 45°C, les vibryons sont détruits... (Mais qu'en est-il de la diffusion des matières toxiques contenues dans le plastique ?) Voir Système SODIS

Bouillir l'eau coûte et contribue à la déforestation.

Qu'en est-il des systèmes de filtrage alternatifs ?

Malgré des campagnes de sensibilisation sur l'origine de la maladie, l'accusation de sorcellerie et son corrolaire, le meurtre de personnes agées trouvées au bord du lac, victimes de l'ignorance, sont des pratiques encore courantes dans la région...

Choléra inarudi

Une vidéo réalisée par le CAVK en 1996!

En conclusion

Les autorités et la société civile des 4 pays concernés ont une énorme responsabilité pour la sauvegarde de cette formidable ressource économique, sociale et environnementale, où il ferait si bon vivre...

L'air, l'eau, la pollution ne s'arrêtent pas aux frontières...

The Lake Tanganyika Authority (LTA), centre unique de la communauté du lac Tanganyika réunit toutes les parties pour agir sur la réhabilitation du bassin du Lac, via son centre de recherche, de prévention, d'éducation, de formation, de projets financés, enfin de promotion du lac et de son bassin...

Mais vu le défaut d'engagement concret des Autorités de certains pays, la lac risque cette fois, de mourir avant les poissons qui mourrait de vieillesse tant la pêche était faible...

En fin de compte, toutes les menaces à la biodiversité du lac Tanganyika, c.à.d. la pollution sous toutes ses formes, la sédimentation, la surpêche et les pratiques de pêche destructrices, proviennent des comportements humains.

Plus exactement, ce sont les comportements des gens qui, ou bien ne comprennent pas les implications pour le futur de la ressource, ou bien n’ont aucune autre alternative.

La pauvreté et la surpopulation dans certains endroits, combinés au manque d’éducation sur l’environnement et à l’insécurité régionale, constituent les causes ultimes des comportements néfastes à l’environnement et de la destruction des habitats dans le bassin du lac Tanganyika.

PNUD - 2001 - Projet sur la Biodiversité du Lac Tanganyika

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Le PNUD a une sorte d'oubli diplomatique dans la description des causes car la principale cause est l'absence d'engagement politique des pays concernés et donc des personnes au pouvoir dont la priorité n'est pas celle décrite dans les promesses imprimées sur papier glacé.

D'ailleurs, les personnes vivant autour du lac connaissancent-elles l'existence d'un Lake Tanganyika Authority, basé à Bujumbura sur laquelle s'appuyer pour revendiquer l'application des engagements pris ?

Vous trouverez ci-après une liste non exhaustive de quelques références dont celle de 1991 sur le recensement des pêcheries au Zaïre et de 1999 pour un projet réunissant les 4 pays ! Cette préoccupation ne date donc pas d'hier. Pour quels résultats à part des sessions dans des hôtels 5 étoiles ?

Pour en savoir plus, cliquez sur...

> Le lac Tanganyika

> Lake Tanganyika Authority - Bujumbura

> PNUD - 2014 - Strategic Action Programme (SAP) for Lake Tanganyika

> PNUD - 2001 - Biodiversité Tanganyika - Résultats et constats

> PNUD - 2000 - Action stratégique pour la gestion durable

> PNUD/FAO - 1991 - Recensement des unités de péche zaïroise dans la partie nord du lac Tanganyika

> FAO - 2003 - 10ème session du Sous-Comité Tanganyika

> FAO/Norvège - 1999 - Plan cadre d'aménagement des pêcheries du lac Tanganyika, historique, considérations politiques et principaux éléments

> FAO - Information on fisheries in DR Congo

> FishBase, moteur de recherche sur les poissons, nom scientifique, nom communs

> Arte reportage, vidéo : L'eau sur la terre en 2025

> Choléra, tout savoir sur le choléra

> Choléra - OMS, Organisation mondiale de la santé

> Choléra - Wikipédia

> SODIS, une manière simple de traiter l'eau au soleil !

De Thierry Carton. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité de son auteur et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de 3TAMIS. Le contenu des articles cités relève de la seule responsabilité de leur auteur et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de 3TAMIS et de Thierry Carton.
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