Inventaire des Tephritidae infestant les plantes cultivées

Au Burundi, les fruits constituent une source de revenus pour les agriculteurs. Malheureusement, ils sont la cible des attaques des insectes les rendant impropres à la consommation et à la commercialisation. Dans le but d'identifier les insectes infestants les plantes sauvages et cultivées, une série d'études a été effectuée par Monsieur NDAYIZEYE Liévin, chercheur en entomologie à l'Office Burundais pour la Protection de l'Environnement (OBPE). Ces études ont concerné la goyave, l'orange, l'aubergine africaine et la mandarine. Signalons que cette recherche s'inscrit dans le cadre du projet de recherche sur l'étude systématique et écologique des mouches des fruits initié par l'OBPE et le Musée Royal d'Afrique Centrale de Tervuren.

Ces études se sont déroulées respectivement:

- Au mois de Mai (pendant la saison de maturité de la goyave) dans deux sites de la commune Kanyosha dans le versant Ouest de la Crête Congo-Nil pour la goyave; 

- dans la commune MUKAZA (site de Jabe) d'Avril à Mai 2017 pour les oranges;

- dans la zone Kizuka, Commune Rumonge, Province Rumonge, au cours du mois de Mai, pour les mandarines;   

- dans 19 sites choisis dans les 5 régions agro-écologiques du pays à savoir la plaine de l'Imbo, le versant Ouest de la Crête Congo-Nil, la Crête Congo-Nil, les Plateaux centraux et les Dépressions du Nord-Est pour les aubergines.

Les fruits mûrs présentant des piqûres des insectes ont été collectés dans les différents sites de récolte puis transportés au laboratoire de recherche en biodiversite de l'OBPE.

Au laboratoire, les fruits ont d'abord été comptés, lavés et pesés. Ensuite, ils ont été placés dans des boîtes en plastique contenant du sable fin tamisé. Une surveillance régulière a été effectuée pour détecter tous les insectes qui émergent des fruits incubés. Les insectes émergés ont été capturés et conservés dans de l'alcool à 70%.

Chaque flacon contenant des spécimens déjà identifiés avait deux étiquettes. La première étiquette portait le nom de l'espèce, le nom de la personne l'ayant identifiée ainsi que l'année d'identification. Sur la deuxième étiquette étaient inscrits le nom du site de collecte, la plante hôte et la date d'émergence.

Les spécimens ont été identifiés à l'aide d'un stéréomicroscope de type LEICA EZ4HD et d'une clé d'identification. Certains spécimens ont été envoyés au Musée Royal d'Afrique Centrale de Tervuren pour confirmation des espèces préalablement identifiées à l'OBPE et pour la conservation de ces espèces.

Enfin, tous les flacons contenant les espèces identifiées ont été groupés espèce par espèce puis conservés dans de gros flacons portant les noms des espèces concernées.

Toutes ces recherches nous ont montré que les plantes cultivées sont fortement infestées par les mouches des fruits et cela constitue une entrave au developpement du secteur horticole burundais. La plupart de ces espèces des mouches des fruits ont déjà envahi tout le territoire burundais. Il s'avère nécessaire de faire des études approfondies dans le but de:

-connaître les plantes hôtes alternatives de ces espèces;

-suivre la dynamique de ces espèces dans les agroécosystèmes horticoles;

-connaître la saisonnalité des espèces exotiques déjà identifiée au Burundi;

-engager une lutte integrée contre ces mouches des fruits.

En conclusion, le Burundi abrite beaucoup d'espèces des mouches des fruits tant autochtones qu'exotiques. Les espèces exotiques sont de redoutables ravageurs des fruits et légumes dans le monde entier.