Etude des Lauranthaceae parasites des plantes au Burundi

Au Burundi, on observe actuellement une prolifération des plantes parasites dans les agro-écosystèmes et dans les écosystèmes forestiers. Ces plantes de la famille des Loranthaceae méritent une attention particulière du fait qu'elles sont à l'origine des dégâts avec une perte incroyable de plantes fruitières, forestières et agroforestières. Dans le but de mieux connaître ce phénomènes et des espèces de Lorantaceae impliquées, des études ont été entamées dans toutes les zones écologiques du pays. Ces études ont été initiées dans le cadre de collaboration entre l'Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature (INECN) et l'Université du Burundi. Les travaux de ces études sont encadrés par Monsieur Nzigidahera Benoît (Responsable de la Recherche en Biodiversité à l'INECN) et Madame le Professeur Habonimana Bernadette (Université du Burundi, Faculté d'Agronomie et de Bio-Ingénieurie (FABI), Département d'Aménagement du Milieu et Ecologie.

Etudes des Loranthaceae parasites des plantes au Burundi

Ces études sur les Loranthaceae ont été menées dans 5 zones écologiques du pays qui sont la Crête Congo- Nil, la Dépression du Nord du Burundi, la Plaine de l'Imbo, les Plateaux Centraux et les zones agroécologiques de Buyogoma et Kumoso. 

1. Zone agroécologique de la Crête Congo-Nil

La zone agroécologique de la Crête Congo-Nil s'étire du Nord au Sud du Burundi et l'étude a concerné les régions naturelles de Mugamba et Bututsi. Cette zone d'étude a été à son tour subdivisée en 4 secteurs et dans chaque secteur, les écosystèmes forestiers et agricoles ont été prospectés. Les secteurs ont été à leur tour subdivisés en sites. Lors de la collecte des données, pour chaque espèce parasitée, les paramètres comme la présence ou l’absence du parasite, le stade phénologique du parasite (feuille, floraison, fructification), le diamètre à hauteur de poitrine, la hauteur totale de l’arbre, la hauteur du niveau d’attaque, le nombre de touffes par arbre et le diamètre du niveau d’attaque ont été relevés. Dans chaque parcelle délimitée, des plantes attaquées ont été identifiées et pour chaque espèce, des échantillons de plante-hôte et l'espèce parasite ont été récoltés. Pour l'analyse des résultats, le calcul du taux d’infestation (T.I), l'intensité d’infestation, l’abondance des Loranthaceae inventoriés, etc. ont été calculés.

2. Zone agroécologique de la dépression du Nord

La zone agroécologique de Bugesera se localise au Nord du Burundi. Au point de vue phytogéographique, le Bugesera se rattache au domaine oriental de la région soudano-zambézienne. La flore et les groupements végétaux montrent notamment beaucoup d'affinités avec ceux de la région de la Kagera et du district de l'Ankole en Uganda. En bordure des lacs, la végétation paludicole constituée des marais avec dominance de Cyperus papyrus est décrite. Au niveau du fond des vallées sèches, une savane herbeuse à Bothriochloa insculpta et Themeda triandra est constatée. Les bosquets xérophiles de Bugesera se distinguent en bosquets à Grewia mollis et Pappea capensi, bosquets à Olea europaea subsp. africana, bosquets à Grewia mollis et Zizyphus micronata et bosquets à Pappea capensis et Celtis africana. Les agroécosystèmes ont également fait objet d'étude au cours du présent travail. Au cours de l'étude, différents paramètres comme proportion de plantes parasitées dans une superficie d'un hectare, hauteur du niveau d’attaque, circonférence à hauteur d’homme, circonférence des branches attaquées et le nombre total des touffes sur chaque arbre parasité ont été déterminés. Plusieurs méthodes d'analyses des données ont été utilisées pour arriver aux conclusions consistantes et les résultats obtenus ont constitué une contribution à l'étude des Loranthaceae au Burundi. 

3. Zone agroécologique de la plaine de l'Imbo

Les travaux de la présente étude ont été effectués dans les Aires Protégées de la plaine de l’Imbo qui sont le Parc National de la Rusizi, la Réserve Naturelle Forestière de Kigwena, la Réserve Naturelle Forestière de Rumonge, la forêt claire de Nkayamba ainsi que leurs milieux agricoles riverains. Dans chaque type d'écosystème, on a procédé par délimitation de superficies de 100 m sur 100 m dans les étendues envahis par les Loranthaceae et la récolte systématique des espèces de lauranthaceae et leurs plantes-hôtes a été faite. Les mesures de la hauteur des plantes hôtes et celle des niveaux d’attaque ainsi que les circonférences des niveaux d’attaque et les diamètres à hauteur de poitrine des plantes hôtes ont été prises chaque fois avant de faire la récolte.

4. Zone agroécologique des plateaux centraux

La présente recherche a été effectuée les plateaux centraux du Burundi, la majeure partie du centre du Burundi, depuis le versant oriental de la crête Congo-Nil jusqu’aux dépressions de l’Est et du Nord-Est. Du point de vue méthodologique, le choix des sites d'échantillonnage a été guidé par le degré d'infestation des plantes par ces hémiparasites. Des paramètres comme proportion de plantes parasitées dans une superficie d'un hectare, hauteur du niveau d’attaque, circonférence à hauteur d’homme, circonférence des branches attaquées et le nombre total des touffes sur chaque arbre parasité ont été relevés. Plusieurs méthodes d'analyses des données ont été utilisées pendant cette recherche qui a constitué une contribution à l'étude des Loranthaceae au Burundi.

5. Zones agroécologiques de Buyogoma et de Kumoso

	La présente étude a été menée dans 2 régions naturelles de l’Est du Burundi qui sont la région naturelle de Buyogoma et celle de Kumoso. L'étude visait principalement l'inventaire et l'identification de toutes les espèces hémiparasites de la famille des Loranthaceae  dans les milieux forestiers et agricoles, leurs plantes-hôtes ainsi que leur taux d'infestation. Les sites d'échantillonnage ont été choisis compte tenu de la présence des Loranthaceae dans les écosystèmes qui étaient concernés par l'étude. La méthode adoptée était de délimiter une superficie d’un hectare là où on constatait la présence des parasites et de procéder à une récolte intégrale des espèces des Loranthaceae ainsi que leurs hôtes. Chaque fois avant d’entamer  la récolte des échantillons, des mesures de hauteur de l’hôte, de circonférence à hauteur de poitrine des plantes hôtes, de la hauteur du niveau d’attaque sur l’hôte, de la circonférence  du niveau d’attaque de la branche parasitée ont été effectuées. En plus de cela, le comptage des touffes du parasite sur chaque plante hôte a été également effectué. Enfin, les informations supplémentaires comme les agents disséminateurs des graines des Loranthaceae et la date probable de leur apparition dans les cultures ont été collectées par des observations et par des entretiens avec la population de la zone d’étude.
NYABENDA Tharcisse, étudiant de l'Université du Burundi en train de faire la détermination taxonomique des spécimens de Loranthaceae récoltés