HTML Document Mini-atelier de consultation pour l'élaboration de la stratégie Nationale et Plan d'Action sur APA

Dans les enceintes du bureau de liaison de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement, s’est tenu un mini-atelier de consultation pour l'élaboration de la Stratégie Nationale et Plan d'Action sur l'Accès et Partage des Avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques, c’était ce mercredi, le 15 juin 2016. Il a été organisé dans le cadre du projet "Ratification et implémentation du Protocole de Nagoya relatif à l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation dans les pays membres de la Commission des Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC)" sous le financement du PNUE.

Les activités ont débuté par un mot de bienvenue du Point Focal APA. Il a ensuite fait noter les activités qui ont été réalisées dans la mise en œuvre du protocole de Nagoya ratifié par le Burundi. Il s’agit entre autres de la validation de deux documents sur l’analyse du cadre politique, juridique et institutionnel sur l’APA au Burundi et l’état des lieux de l’APA au Burundi. Finalement, il a indiqué que ce mini-atelier rentre dans le processus d’opérationnaliser l’acte d’engagement du Burundi et que les éléments développés dans ces différents thèmes seront utilisés pour valoriser l’élaboration de la Stratégie Nationale et Plan d'Action sur APA.

Après son mot de bienvenu et d'orientation des activités, les consultants ont alors entamé une séance de présentation. La première présentation a été faite Dr. BANGIRINAMA Fréderic, le botaniste, Enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure. Sa présentation a porté sur les procédures et les grandes étapes nécessaires pour la bioprospection sur les ressources biologiques et quels sont les outils et les capacités nécessaires. Au cours de cette présentation, il a fait savoir que les ressources biologiques peuvent être rentabilisées économiquement en passant par les étapes de la biosprospection à savoir:

- Chercher les plantes médicinales à travers une enquête auprès des populations environnantes et l’échantillonnage orientée vers les milieux privilégiées riche en ces espèces biologiques convoitées;
- Déterminer les usages socio-économiques de chaque ressource biologique pour se rendre compte de sa valeur;
- Repérer les espèces exploitables dans les écosystèmes forestiers, aquatiques et agrosystèmes;
- Déterminer les stocks ou quotas des espèces exploitables et leur degré d’exploitabilition;
- Structure temporelle pour évaluer la régénération des espèces exploitables.

Il s’est suivi une présentation du Professeur NIYONZIMA Deo-Douglas, chimiste de l’université du Burundi sur les procédures et grandes étapes nécessaires pour isoler une molécule curative jusqu’au brevetage ou sa protection par propriété intellectuelle; quelles sont les cadres de collaboration nécessaires pour le cas du Burundi et quels sont les outils nécessaires et les capacités nécessaires.Le présentateur a alors montré les démarches à suivre pour isoler une molécule qui commence par l’enquête auprès des Tradipraticiens.

Les informations en rapport avec la famille de la plante, nom scientifique et vernaculaire, parties utilisées, mode de préparation et les plantes associées sont mises dans un tableau.Cette étape est suivie par le Screening phytochimique qui consiste à détecter les principes actifscontenus dans la plante. Les résultats sont présentés sous forme d’un tableau. On entame alors l’isolation et identification d’un principe actif donné. Il a continué en parlant des cadres de collaboration nécessaires dans ce domaine. Pour l’obtention de la molécule, la collaboration va se faire avec les Tradipraticiens/Associations, Université du Burundi et autres institutions de recherche, Botanistes, Chimistes, Microbiologistes, les médecins, Universités amies (mieux équipées). Quant à l’obtention des brevets, il est important de collaborer avec l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), les experts dans le domaine et les cadres burundais pour apprêter le produit à présenter.

Après cette présentation, Monsieur Ignace MBONINYIBUKA, Pharmacien d’industrie, a fait sa présentation sur les possibilités de valorisation des ressources génétiques médicinales du Burundi, comment renforcer la collaboration avec les autres chercheurs nationaux et possibilités de coopération avec l'étranger en matière de recherche. Il a parlé sur les méthodes modernes de la biotechnologie végétale, culture traditionnelle de la plante: propagation végétative conforme de génotypes et la culture en bioréacteurs: tissus, cellules, organes provenant de ce végétal.

Pour renforcer les capacités de collaboration au niveau national, le consultant a indiqué qu'il est indispensable de travailler avec les organismes gouvernementaux, industries pharmaceutiques, professionnels de la santé et les consommateurs. Au niveau régional, des mesures visant à la création d’un centre régional de recherche en médicine traditionnelle doivent être prises. A ce niveau, la formation des Tradipraticiens doit être encouragée, mettre en place des réseaux régionaux et instaurer une coopération solide régionale en matière de recherche. Au niveau international, il faut développer les capacités institutionnelles pour favoriser la coopération technique et encourager la coopération scientifique avec les organismes qui s’efforcent de promouvoir les intérêts du secteur des ressources végétales, la F.A.O, l’ORSTOM: développement de Technologie pour la production des substances d’intérêt thérapeutique à haute valeur ajoutée.

Un autre thème sur les modalités de protéger les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles y associées selon la loi nationale sur la propriété industrielle, les contraintes de sa mise en œuvre par rapport au protocole de Nagoya et les solutions à envisager a été développé par monsieur Seth GASHAKA, cadre du Ministère de commerce et de l’industrie. Au cours de son exposé, il a parlé des droits de propriété intellectuelle, la Propriété Intellectuelle dans le contexte international, régional et national.

Au Burundi, a-t-il dit, la loi du 20 Août 1964 qui a subi une modification par décret loi le 1er juillet 1968 stipulait que seuls les brevets d’invention, les marques commerciales et les dessins et modèles industriels faisaient l’objet de protection. La nouvelle loi du 28/07/2009 a introduit des nouveautés pour ce qui est de l’étendu du champ de la protection. Les modèles d’utilités, les schémas de configuration électroniques, les produits de l’artisanat, les savoirs traditionnels et les ressources biologiques, sont de nouveaux domaines même au niveau international. Cette nouvelle loi, qui préconise la protection des ressources biologiques et les savoirs traditionnels vient faciliter la mise en œuvre du protocole de Nagoya, a-t-il signifié.

Cette série de présentation a été clôturée par la présentation de Monsieur Anicet BIGIRIMANA conseiller au Ministère de la santé publique et de la lutte contre le SIDA chargé de la médecine traditionnelle sur les modalités de protéger les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles y associées selon la loi nationale sur la médecine traditionnelle, les contraintes de sa mise en œuvre par rapport au protocole de Nagoya sur l'accès et partage: Etats des lieux des associations et proposer comment renforcer leur fonctionnement.

Au Burundi, a-t-il souligné, il existe sept associations desTradipraticiens agréées par le ministère de l’intérieur et de la formation patriotique. Les associations agréées peuvent demander la collaboration avec le ministère de la Santé publique et de lutte contre le SIDA. Ces associations sont encadrées, elles bénéficient d’un renforcement de capacités et bénéficient des formations. Quant au rapport entre réglementation de la médecine traditionnelle et le protocole de Nagoya, il a indiqué que certains aspects du protocole de Nagoya ont été implicitement et par coïncidence pris en compte de façon partielle par la Stratégie de Développement de la Médecine Traditionnelle et par le décret portant réglementation de la médecine traditionnelle et l’art de Tradipraticien de novembre 2014.

Ce mini-atelier a été clôturé par le Point Focal APA, qui a remercié les consultants pour le travail louable qu’ils venaient d’accomplir dont les résultats seront utilisés dans l'élaboration de la Stratégie Nationale et Plan d'Action sur APA.

Release date 19/06/2016
Contributor Dieudonné Ntashavu
Geographical coverage Burundi,
Keywords Biodiversité, Accès et Partage, Protocole de Nagoya,