Atelier national de validation de la Stratégie Nationale et Plan d’action en matière d’accès aux ressources génétiques et de partage des avantages découlant de leur utilisation au Burundi

Ce mardi le 2 Août 2016, dans l’une des salles du  Star Hôtel ,  s’est tenu  un atelier de validation de la Stratégie Nationale et Plan d’Action en matière d’Accès aux ressources génétiques et  de Partage des Avantages découlant de leur utilisation au Burundi. Cet atelier a été organisé dans le cadre du projet "Ratification et implémentation du Protocole de Nagoya relatif à l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation dans les pays de l’espace de la COMIFAC" sous le financement du PNUE.

Cet atelier a été ouvert par une allocution de l’Assistant du Ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme. Cette allocution a consisté d’abord en une expression de bienvenue à l’endroit des participants qui ont répondu présents à l’invitation, puis en un rappel de la date d’adhésion du Burundi au Protocole de Nagoya et son objectif sur l’Accès aux ressources génétiques et le Partage juste et équitable des Avantages qui en découlent.

L’orateur n’a pas manqué de mentionner les initiatives déjà entreprises pour sa mise en œuvre qui sont des consultations et des concertations de toutes les parties prenantes, un cadre stratégique pour l’amélioration du niveau de compréhension sur les enjeux du Protocole de Nagoya et des guides de sensibilisation, une formation par un Expert du PNUE sur l’accès et le partage des avantages liés aux ressources génétiques afin de renforcer les capacités nationales dans ce domaine.

L’ouverture a été suivie par la présentation du document de la Stratégie Nationale et Plan d’Action en matière d’Accès aux ressources génétiques et de partage des avantages découlant de leur utilisation au Burundi faite par le Point Focal APA, Msc. NZIGIDAHERA Benoît.

Au cours de la présentation, le conférencier a commencé à rappeler les trois objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique à savoir: la Conservation de la biodiversité,  son utilisation durable ainsi que le partage juste et équitable des avantages qui en découlent. Il a ensuite parlé de l’objectif du Protocole de Nagoya qui est de faire en sorte que ceux qui accèdent aux ressources génétiques partagent les avantages monétaires et non monétaires qu’ils tirent de l’utilisation de telles ressources avec les pays d’origine et les communautés locales de ces pays.

Ensuite, il a parlé de l’état de mise en œuvre du protocole de Nagoya ainsi que des capacités existantes en matière d’accès et de partage en montrant les besoins d’établissement des procédures ainsi que les capacités de recherche sur les ressources génétiques. Il n’a pas manqué de mentionner les ressources humaines, les infrastructures, l’équipement et l’opérationnalité. Il a en outre souligné les capacités en communication et échange d’information sur l’APA ainsi que les capacités de mobilisation des ressources financières. Il a également parlé des forces et des faiblesses, des opportunités, des menaces face à l’application des procédures d’APA.

Avant de terminer la présentation, le présentateur a énuméré les contraintes de la mise en œuvre du processus qui sont les éléments de la stratégie, les engagements du Burundi, la vision nationale, les principes directeurs, les accès stratégiques, les objectifs de la stratégie ainsi que les plans d’action. En plus, il a énoncé les modalités de mise en œuvre du processus APA qui sont la coordination de la stratégie, les mécanismes de financement, le suivi et évaluation de la stratégie ainsi que la mise en place des outils, des moyens et des capacités.

Après  la présentation, les participants ont eu un moment d’échange au cours duquel les préoccupations suivantes ont été mises en relief:

- L’existence  d’un inventaire des ressources génétiques et leurs localisations géographiques étant donné que la plupart sont en extinction;
- Le fait de mettre en exergue les ressources zoogénétiques du fait qu’il existe un traité, des ordonnances et même un plan d’action mondial qui parle de ces ressources;
- La nécessité d’harmonisation de la législation dans un cadre régional en matière de gestion des ressources génétiques pour incorporer des visions communes;
- L’existence de la collaboration informelle entre l’université du Burundi et les autres institutions en matière de la recherche;
- Manque de collaboration entre les ministères impliqués dans la gestion des ressources génétiques.

Le moment des échanges a été suivi par des travaux en commissions où les participants ont formé trois groupes.  Les résultats des travaux en commission ont été restitués en séance plénière.

A l'issue de cet atelier, les recommandations suivantes ont été formulées:

- Mettre en place  un cadre de coordination de la recherche en la matière des ressources génétiques pour éviter la dispersion des données résultant des inventaires;
- Mettre en exergue le contenu des traités, ordonnances et plan d’action mondial sur les ressources zoogénétiques;
- Négocier l’harmonisation de la législation  régionale en matière de gestion des ressources génétiques en vue d’éviter la biopiraterie;
- Renforcer la collaboration avec les ministères dont les actions contribuent à la dégradation des ressources génétiques par l’intégration des actions de protection des ces ressources dans leurs politiques sectorielles;
- Créer un fond pour stimuler les détenteurs des ressources génétiques à livrer les informations sur les connaissances traditionnelles;
- Faire préfacer le document par une autorité compétente.

Après des observations et considérations y relatives, le ducument de la Stratégie Nationale et Plan d'Action en matière d'APA a été validé moyennant l’intégration de certains amendements. L'atelier s'est clôturé à 16h 40min, heure de Bujumbura.