HTML Document Atelier de formation des responsables des Aires Protegées sur la mise en place des mesures incitatives

Du 01 au 02 Avril 2015, dans les enceintes de l’Hôtel Bethel à Gitega s’est tenu un atelier de formation des responsables des Aires protégées (AP) sur la mise en place des mesures incitatives. Cet atelier a été organisé dans le cadre du projet «Appui à l’action du pays pour la mise en œuvre du programme de travail sur les Aires Protégées» de la Convention sur la Diversité Biologique POWPA/PNUD-GEF.

Les moments forts de cet atelier ont été les suivants:
- Séance d’introduction des travaux de l’atelier;
- Séances des présentations;
- Echanges et discussions;
- Travaux en groupes et restitution des résultats des travaux.

Dans son allocution, l'un des formateurs a indiqué qu’il est grand temps que le mode de gouvernance des AP utilisant la méthode dirigiste face place à la méthode de cogestion intégrant les populations riveraines des AP dans leur gestion. Il a également souligné que cette méthode de synergie dans la gestion des AP se fondant sur le principe que la conservation des AP doit aller de pair avec le développement du milieu humain riverain est à privilégier. 

Les séances de présentations ont été caractérisées par les exposés suivants:

- Modes de gouvernance dans la gestion des Aires Protégées au Burundi;
- Mesures incitatives pour les Aires Protégées du Burundi;
- Mise en place des mesures incitatives;
- Gouvernance des Aires Protégées au Burundi;
- Dispositions de nature incitative incluses dans les lois nationales;
- Exemple de MOU entre l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OPBE) et le Comité d’appui de Kirundo.

La première série d’exposés a concerné les différents modes de gouvernance des AP au Burundi et les aspects juridiques de la gouvernance des AP au Burundi.

 Dans le premier exposé, le présentateur a indiqué que le mode de gouvernance dominante est le plus utilisé et se base sur la création des AP par expropriation des populations, la gestion toujours caractérisée par une stratégie dirigiste non intégrante, la perte des droits d’usage des ressources biologiques par les populations riveraines, l’absence de programme de mise en valeur de la zone périphérique des AP.

Cet exposé a été suivi de celui qui a traité les aspects juridiques de la gouvernance des AP au Burundi. Le présentateur a développé les différents modes de gouvernance reconnus juridiquement au Burundi. Il s’agit des AP gérées par l’Etat, celles cogérées, celles gérées par des privés et enfin celles gérées par des communautés.

La deuxième série d’exposés a porté successivement sur les mesures incitatives, les dispositions de nature incitative incluses dans les lois nationales ainsi que la mise en place des mesures incitatives.

Dans le premier exposé, le présentateur a souligné que pour arriver à bien choisir des mesures appropriées visant à inverser la dégradation, voire à l’enrayer, la détermination des causes immédiates et profondes des menaces qui pèsent sur la diversité biologique et sur ses éléments constitutifs ainsi que de leur gravité sont une condition préalable. 

Il a continué en parlant du choix et de l’établissement des mesures incitatives.

Après ces présentations, une séance d’échanges et discussions a été observée. Les échanges ont concerné plusieurs points et des conclusions ont été tirées. La question de savoir ce que c’est la population riveraine à une AP a pris un temps important. Après échanges, les participants ont conclu que l’aire riveraine d’un parc est une zone qui se trouve autour de ce parc et dont la population a une influence sur celui-ci. Elle varie selon l’AP, les ressources biologiques recherchées ainsi que les interventions qu’on souhaite mener. Ainsi, il faut considérer par exemple la distance à laquelle se trouve la dernière personne qui peut entrer dans un parc pour l’une ou l’autre raison. 

Plusieurs considérations doivent être prises en compte pour pouvoir déterminer et délimiter la zone d’influence ou la zone riveraine au parc. Finalement, l’aire riveraine est l’aire de coopération habitée par une population avec laquelle les gestionnaires des parcs doivent coopérer pour la protection de ces parcs. Concernant la mise en places des mesures incitatives, il a été souligné que le projet ou le microprojet doit être identifié en concertation avec la population bénéficiaire sinon le projet ne peut pas réussir. Ce sont les  bénéficiaires qui doivent proposer les activités qu’ils jugent pertinents et celui-ci ne doit pas avoir des effets pervers.

Après cette série d’exposés, les travaux ont continué en groupes et ont abouti aux recommandations suivantes:

- Etant donné que la protection de l’environnement en général et la biodiversité en particulier est le rôle de tout un chacun, l’implication des communautés dans les actions de protection des AP a été recommandée; 

- Connaissant qu’il existe des populations très stratégiques dans l’utilisation des ressources biologiques, l’intégration des Batwa dans les structures de protection des AP est d’une importance capitale; 

- Etant donné que la dégradation des sols dans les ménages riverains aux AP fait que les populations riveraines se rabattent aux AP pour la recherche des terres encore fertiles, il a été souligné que les activités visant la lutte contre la dégradation des sols en général et autour des parcs en particulier contribueraient beaucoup dans la protection de ceux-ci;

- Dans le but de diminuer la pression des populations riveraines sur les parcs, la politique de villagisation avec la stabulation permanente des animaux domestiques a été recommandée; 

- Dans le but de bien gérer et protéger les parcs, il a été recommandé au Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (MEEATU) de mettre sur pieds le Plan National d’Aménagement du Territoire ce qui permettra de bien mettre en œuvre la précédente recommandation car c’est ce plan qui indiquera les différentes zones du pays et quelle type d’activité à y faire;

- Pour mieux pérenniser les actions de protection des parcs, il a été recommandé des projets de développement socio-économiques susceptibles d’améliorer les conditions de vie des populations; 

- Constatant que dans la plupart des cas les financeurs vont vers les bénéficiaires des appuis budgétaires avec des projets bien élaborés sans impliquer les populations cibles ce qui cause souvent l’échec dans l’exécution de ces projets, il a été recommandé de prendre en compte les besoins socio-économiques des populations riveraines. Ici il faut comprendre l’élaboration des projets en concertation avec les populations cibles; 

- Comme on a constaté que souvent il ya chevauchement dans les interventions des différents bailleurs dans la préservation et la protection de la biodiversité, il a été recommandé une coordination horizontale dans les activités des financeurs. Il faut d’abord recenser toutes les parties prenantes dans la conservation de la biodiversité pour une planification concertée;  

- Compte tenu du fait que la promotion du tourisme dans les AP augmente la clientèle dans les hôtels et maisons de passages proches, une sensibilisation des gestionnaires et propriétaires de ces maisons a été recommandée pour qu’ils puissent contribuer favorablement dans la protection de ces aires; 

- Ayant constaté que les financements des activités de protection des parcs viennent souvent des bailleurs et surtout ceux étrangers, ce qui ne permet pas d’atteindre d’une façon satisfaisante les objectifs fixés, il a été recommandé d’aider pour qu’il y ait une certaine autonomie de gestion dans les parcs afin de permettre l’autofinancement; 

- Etant donné que dans la plupart de fois les bailleurs ne sont pas guidés et orientés vers des actions qui sont pertinentes pour tel ou tel parc,  il a été recommandé une mise en place des plans de gestion comme document pouvant guider les financeurs et leur permettre d’agir efficacement; 

- Dans le but de favoriser les activités visant l’autofinancement des AP, un centre éco-touristique bien outillé en ressources financières et humaines a été recommandé à l’OBPE. 

La deuxième journée de la formation a été en grande partie occupée par l’analyse et l’amélioration du Mémorandum d’Accord entre l’OPBE et le Comité d’appui de Kirundo. Plusieurs amendements et améliorations ont été apportés à ce mémorandum. Les principaux points traités au cours de la réunion ont principalement concerné les engagements des parties contractantes et les modalités de suivi-évaluation.

Pour le Guide pour la mise en place des mesures incitatives dans une gouvernance de cogestion des Aires Protégées au Burundi, Cliquer ici

Release date 08/06/2015
Contributor mpawe
Geographical coverage Burundi,
Keywords Mesures incitatives, Cogestion, Aire Protégée,