HTML Document Rapport de l’atelier de validation du guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité et du projet d’ordonnance instituant le Comité Technique de Biodiversité

En date du 16 Février 2018, dans les enceintes du Restaurant la Détente, a eu lieu un atelier de validation du guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité et du projet d’ordonnance instituant le Comité Technique de Biodiversité. Les activités de cet atelier ont débuté par un mot d’introduction par le modérateur, Monsieur Gérard Nduwayezu au cours duquel les participants ont été informé sur les activités prévues ainsi que les modifications qu’a connu le programme dont ils disposaient depuis un certain temps. Il a par la suite invité le Directeur Général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) à prononcer un discours d’ouverture solennelle des activités de cet atelier.

Release date 22/06/2018
Contributor Liévin Ndayizeye
Geographical coverage Bujumbura, Burundi,
Keywords biodiversité, sensibilisation,

Prenant la parole, le Directeur Général de l’OBPE, Honorable Dr. Samuel Ndayiragije, a fait savoir que nous fêtons 25 ans de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) mais que partout dans le monde la  conservation de la Diversité biologique reste un combat sans merci, le Burundi n’étant pas épargné. Il a ensuite fait savoir que cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet «Intégration de la biodiversité dans les politiques nationales et sectorielles de développement au Burundi » financé par le Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique. Ce projet, a-t-il ajouté, a pour objectif général « l’intégration de la diversité biologique dans les stratégies, plans et programmes nationaux, sectoriels et locaux de développement  et de lutte contre la pauvreté.

Continuant son propos, il a fait savoir que La nouvelle Stratégie Nationale et Plan d’Action sur la Biodiversité 2013-2020 (SNPAB) souligne que l’ancienne stratégie nationale de 2000 n’a pas été mise en œuvre suite au manque d’intégration sectorielle des questions de la biodiversité. Ce même document de politique identifie à l’endroit des instances de prise de décisions, trois grandes causes profondes à l’origine de la dégradation de la biodiversité qui sont le manque de cadre de collaboration et de coordination entre les différents acteurs, le faible éclairage des décideurs sur les questions de biodiversité et un engagement des décideurs peu perceptible.

Ainsi, il a ajouté que pour parer au manque de cadre collaboration et de coordination avec les différents acteurs, il s’est avéré la création d’une Plateforme interministérielle dont le texte réglementaire a été élaboré et validé. Mais ce dernier ne peut pas fonctionner sans qu’il y ait un Comité Technique de Biodiversité comme organe exécutif, a-t-il fait savoir.

Dans ce même discours, le Directeur Général de l’OBPE, a dit que concernant le faible niveau d’éclaircissement des questions de biodiversité et d’engagement des décideurs, un guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité et un projet d’ordonnance instituant le Comité Technique de Biodiversité sont autant d’outils importants pour relever les défis respectifs de susciter l’engagement et d’ éclairer davantage les décideurs sur les questions de biodiversité et de reconnaissance et de fonctionnement du Comité Technique de biodiversité (CTB). Il a terminé son propos en remerciant d’abord le Secrétariat de la CDB pour son appui financier dans l’élaboration des outils de sensibilisation, ensuite il a remercié les participants pour leur présence malgré leurs multiples préoccupations et leur a promis que leurs  contributions seront tenues en compte.

La première présentation a été effectuée par le Juriste Nindorera Damien de l’OBPE et portait sur le guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité. Prenant la parole, il a d’abord présenté le plan de sa présentation axé sur six points principaux. Ensuite, le présentateur a commencé par définir la notion d’intégration de la biodiversité qui est le fait de veiller à ce que la diversité biologique et les services qu’elle fournit soient pris en compte de façon appropriée et adéquate dans les politiques et les pratiques qui ont un impact sur ceux-ci. Il a profité de cette occasion pour signaler que les questions d’intégration datent de longtemps plus précisément en 1992 avec l’adoption de la Convention sur la Diversité Biologique. Ainsi, il a cité les articles clés de la CDB qui parlent des questions d’intégration et a aussi fait savoir que le Burundi est partie de cette convention.

Continuant son exposé, il a parlé du rôle de la biodiversité et des services écosystémiques qui sont entre autre le service d’approvisionnement, le service de support, le service de régulation et le service culturel et esthétique. Ainsi, la production de l’électricité par la REGIDESO, la production du riz par la SRDI et la production élevée du thé par l’OTB relèvent d’un des services écosystémiques de la Kibira, a-t-il fait savoir. Malgré cette importance indéniable, la biodiversité est menacée par la déforestation, la pollution et la prolifération des espèces envahissantes ou dégradantes. Au cours de ce même exposé, le présentateur a parlé des causes profondes de la dégradation de la biodiversité qui sont le manque de cadre de collaboration et de coordination entre les différents acteurs, les décideurs non éclairés sur les questions de biodiversité et l’engagement des décideurs peu perceptible.

Bien que menacée par les actions anthropiques, le Juriste Damien Nindorera a montré que biodiversité est essentielle au développement durable. En effet, le programme de développement durable à l’horizon 2030, convenu par les 193 Etats membres des Nations Unies, définit un cadre ambitieux d’objectifs et de cibles universels et indivisibles destinés à relever un certain nombre de défis sociétaux mondiaux. Ces Objectifs de Développement Durable (ODD) et le Plan stratégique de la Convention sur la Diversité Biologique sont interdépendants et se renforcent mutuellement ; par conséquent, la mise en œuvre de l’un contribue à la réalisation de l’autre. A titre d’exemple l’objectif 2 des ODD relatif à l’élimination de la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable sous toutes ses formes et partout dans le monde, la biodiversité contribue à sa réalisation d’une manière non négligeable.

Avant de terminer son exposé, il a mentionné que l’intégration de la biodiversité ne peut réussir qu’en créant des cadres institutionnels, législatifs et réglementaires efficaces adaptés aux besoins et aux situations nationaux. Il a terminé son exposé en précisant que la prise en compte par les décideurs du contenu de ce document permettra de relever les défis de la stratégie nationale sur la biodiversité.

Le deuxième exposé a été fait par le Juriste Damien Nindorera de l’OBPE et portait sur le projet d’ordonnance instituant le comité technique de biodiversité. Il a commencé son exposé en faisant savoir que ce projet est constitué de trois chapitres dont le premier définit le Comité Technique de Biodiversité (CTB) qui est un organe exécutif de la plateforme interministérielle pour consolider la coordination des actions d’intégration dans les politiques sectorielles des questions de la biodiversité. Le CTB a comme missions principales de :

-inciter la prise en compte de la biodiversité dans les politiques, les programmes, les stratégies et les plans d’actions nationaux de différents secteurs;

-faire le suivi et évaluer les activités d’intégration de la biodiversité; produire des rapports périodiques;

-collaborer avec les autres comités existants dans le secteur de l’environnement ;

-rendre compte à la Plateforme interministérielle pour la prise de décision ;

-préparer des réunions périodiques de la Plateforme interministérielle.

Il a continué son exposé en parlant du chapitre II portant sur la composition, l’organisation et du fonctionnement du Comité Technique de Biodiversité. Le CTB , a-t-il fait savoir est composé d’un président, d’un vice-président, des membres et d’un secrétariat chargé de :

-organiser les travaux et réunions du Comité Technique de Biodiversité;

-préparer et disponibiliser les documents de travail ;

-veiller à la mise en application des décisions du  Comité Technique de Biodiversité;

-rédiger des rapports annuels à l’intention du  Comité Technique de Biodiversité;

-suivre, au quotidien, la mise en œuvre des missions du Comité Technique de Biodiversité.

Il a terminé son exposé sur les dispositions diverses et finales mettant un accent particulier sur l’article 9 qui stipule que les prestations fournies par le Comité Technique de Biodiversité ne sont pas rémunérées.

Après ces deux exposés, il s’est suivi une séance des questions, commentaires et suggestions des participants sur les deux documents ayant fait l’objet de l’atelier.  

Les présentateurs assistés par le Directeur Général de l’OBPE ont à leur tour donné des éclaircissements sur les différentes préoccupations des participants

Après les éclaircissements des présentateurs, les activités de cet atelier se sont poursuivis dans les groupes. Le premier groupe était chargé d’analyser le guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité et le deuxième groupe était chargé d’analyser le projet d’ordonnance instituant le comité technique de biodiversité.

La séance des travaux en groupe a été suivi par une séance de restitution des résultats par un représentant de chaque groupe.

 

 

 

 

 

L’atelier a été clôturé par la validation du document moyennant inclusion des corrections et recommandations des participants.

Au cours de cet atelier, les recommandations ci-après ont été émises :

-Vu l’importance de la biodiversité pour l’être humain, il a été recommander de préparer tous les documents en rapport avec la biodiversité en Kirundi pour faciliter la compréhension par les communautés locales ;

-Il a été recommander de résumer le guide de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau sur les questions d’intégration de la biodiversité ;

-Etant donné que le directeur des forêts assure le secrétariat du Comité Technique de Biodiversité, il a été recommandé de l’intégrer dans les membres dudit comité ;

-Considérant que ce comité est purement technique, il a été recommandé d’insérer des spécialistes en biodiversité parmi les membres dudit comité ;

-Il a été également recommandé d’ajouter un membre en provenance de l’enseignement supérieur ;

-Compte tenu du rôle des décideurs dans la protection de la biodiversité, il a été recommandé que les guides soient conçus sous forme d’un cri d’alarme.