HTML Document Atelier national de sensibilisation des communautés locales et autochtones pour la protection de la biodiversité au Burundi

Dans le cadre du projet "Vers une sensibilisation effective pour une prise de conscience pour la conservation de la Biodiversité au Burundi", l'Office Burundais pour la Protection de l'Environnement (OBPE) a organisé un atelier national de sensibilisation des communautés locales et autochtones pour la protection de la biodiversité au Burundi. C'était ce vendredi, le 20  mai 2016, dans les enceintes du Star Hôtel. Etaient présents dans cet atelier, les représentants des différentes associations locales oeuvrant pour  la protection de l'environnement et les représentants des autochtones provenant de différents coins du pays.

Cette campagne de sensibilisation s'inscrit dans le cadre du Programme de recherche, échange d’information, sensibilisation et conservation de la biodiversité au Burundi, financé par le CHM-Belge-CEBioS de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRScNB).

Les activités de cet atelier ont été ouvertes par le Directeur des forêts à l’OBPE. Dans son discours, il a fait noter que notre vie est liée à l’existence d’une multitude d’organismes vivants qui nous nourrissent, qui nous revêtent et qui servent à la construction de nos habitats. Néanmoins, a-t-il dit, malgré cela, cette biodiversité est en continuelle dégradation suite aux diverses actions anthropiques.Ainsi, il a alors sollicité les participants à s’impliquer avec force et efficacité dans cette tâche noble de préservation de nos ressources naturelles.

Après l’ouverture de l’atelier, les participants ont suivi un exposé sur la biodiversité, les causes de sa dégradation et la nécessité de la participation de toutes les parties prenantes à sa conservation par le chef de service de recherche en biodiversité à l’OBPE. Dans son exposé, en partant de l’explication du mot biodiversité, il a montré à l’aide des photos illustratives, les menaces que subissent les aires protégées et les causes de la dégradation de la biodiversité.

Après cet exposé, un deuxième exposé a été fait par Madame HABONIMANA Bernadette, Professeur à l’Université du Burundi sur les causes profondes de perte de la biodiversité au Burundi. En progressant dans son exposé, Madame le Professeur a montré des actions que les décideurs doivent réalisées à savoir:

-Développer l’esprit patriotique pour la protection de l’environnement et de la biodiversité;
- Développer un esprit de compréhension de la situation de pauvreté du pays et une volonté manifeste pour inverser la tendance avec comme support la gestion rationnelle  de l’environnement et de la biodiversité pour un développement durable;
- Développer les connaissances de différents acteurs sur de meilleures pratiques et leur importance;
- Valoriser rationnellement les ressources biologiques en vue de l’accroissement de l’économie du pays et de l’amélioration des conditions de vie des populations;
- Gérer la biodiversité et les ressources biologiques sur base des données fiables issues de la recherche;
- Combattre l’égoïsme dans la gestion de la biodiversité;
- Promotion de la recherche en matière de gestion des ressources naturelles;
- Mettre en place un mécanisme de suivi de l’efficacité des fonctionnaires de l’Etat;
- Promouvoir une agriculture des communautés écologiquement viable et économiquement rentable;
- Renfoncer les capacités des fonctionnaires.

Ces deux exposés ont été suivis par un exposé du Directeur des forêts à l’OBPE. Cet exposé a porté sur l’implication des communautés locales et autochtones dans la protection de la biodiversité. Dans son exposé, le Directeur des forêts est revenu sur l’importance capitale de la biodiversité pour le bien être de l’humanité. En effet, il a-t-il indiqué, l’implication efficace des communautés riveraines et autochtones reste indispensable pour une meilleure protection de la biodiversité. Cette implication exige aux communautés locales et autochtones de manifester les actions suivantes:

- Abandonner la recherche des terres cultivables dans les aires protégées et adoptons les bonnes pratiques agricoles;
- Décourager le pacage de bétail dans les aires protégées;
- Lutter contre la chasse dans les écosystèmes naturels pour la sauvegarde de la biodiversité animale;
- Utiliser les filets bien appropriés à la pêche pour la pérennisation de la biodiversité aquatique;
- Respecter les bonnes pratiques de la récolte des plantes médicinales dans les aires protégées;
- Lutter contre les activités d’exploitation illégale des mines et des produits carriers dans les aires protégées;
- S’organiser en associations pour promouvoir l’apiculture moderne compatible avec la conservation des écosystèmes naturels;
- Collaborer efficacement avec les gestionnaires des aires protégées pour la récolte rationnelle les espèces utilisées en artisanat;
- Décourager la recherche de bois de chauffage et la carbonisation dans les aires protégées;
- Lutter contre le sciage illicite dans les aires protégées en plantant les espèces sciables en milieu riverain.

Ces exposés ont été suivis par une séance d’échange, de discussion et de formulation des recommandations. Ainsi, les préoccupations suivantes ont été mises en relief :

- Les moyens préconisés pour protéger le sol et l’environnement;
- Les autorités qui s’approprient des grandes étendues de terre, sans penser à l’intérêt général;
- La croissance démographique et ses impacts sur la biodiversité;
- La nécessité de renforcer l’éducation environnementale;
- Le nombre insuffisant des gardes forestiers;
- Préoccupation sur l’Osyris lanceolata.

A l'issue de cet atelier, les recommandations suivantes ont été dégagées:

- Les participants ont recommandé d’augmenter le nombre des gardes forestiers en vue d’améliorer le système de protection de la biodiversité;
- Compte tenu de la situation alarmante de la biodiversité au Burundi, il a été recommandé d’inclure dans la formation patriotique une matière sur la protection de l’environnement en partant de l’état de leur dégradation actuelle;
- Etant donné que les associations de protection de l’environnement n’ont pas des moyens financiers pour bien réaliser leurs projets, les participants ont recommandé d’appuyer ces associations et primer les meilleures;
- Considérant que le niveau de compréhension de la population burundaise sur la protection de la biodiversité est encore très bas, il a été recommandé de continuer cette sensibilisation;
- Les participants ont recommandé de mettre en place des comités en charge de la protection de l’environnement sur chaque colline et de donner des rapports aux services techniques provinciaux;
- Il a été recommandé à chaque commune d’orienter une partie de ses fonds dans la protection de l’environnement; 
- Tenant compte du non respect de la loi en matière de la protection de la biodiversité, il a été recommandé de punir sérieusement  ceux qui dégradent la biodiversité;
- Il a été recommandé de mettre en place des lois interdisant l’exploitation des certaines ressources  d’intérêt particulier
- Les participants ont également recommandé de multiplier les essences menacées d’extinction comme l’Osyris lanceolata.

Avant la clôture de cet atelier, des livrets de sensibilisation ont été remis aux participants afin de permettre à ces derniers, de continuer à s’auto-sensibiliser et à sensibiliser la population pour la protection de la biodiversité. L’atelier a été clôturé par le Directeur des forêts qui a remercié les participants pour leurs contributions et les a invité à sensibiliser la population dont ils représentent pour la protection da la biodiversité.

Document de sensibilisation en kirundi.
Document de sensibilisation en français.

Date de publication 30/07/2016
Contributeur Dieudonné Ntashavu
Couverture géographique Burundi,
Mots-clefs Biodiversité, Atelier national, Communautés locales et autochtones,