Rapport de la descente sur terrain pour le suivi de la dynamique des habitats (deuxième trimestre): du 16 au 24 Juin 2016
Rapport sur la descente sur terrain pour le suivi de la dynamique des habitats (Juin 2016)
En date du 16 au 24 Juin 2016 a été organisé une descente de suivi de la dynamique des habitats pour le deuxième trimestre dans les parcs nationaux de la Kibira, Rusizi et Ruvubu. La descente a permis d'observer la biodiversité et des modifications éventuelles des habitats sur les sites des sentiers écologiques préétablis au Parcs Nationaux de la Kibira, Rusizi et Ruvubu; de collecter les données sur les fiches et prendre des photos qui aideront à constituer une base de données sur l'évolution des états des écosystèmes au cours des années et de constituer des herbiers des espèces nouvellement développées sur les sites ou non identifiées pour leur conservation à l'herbarium et pour leur détermination ultérieure;
- Relever les menaces potentielles de ces aires protégées.
La constitution des herbiers permettra de lever des équivoques qui subsistent notamment au niveau des appellations des espèces d'une région à une autre en langue locale.
Déroulement sur terrain
1. Au Parc National de la Kibira
Le long des transects, des observations de la biodiversité, le remplissage des fiches, la prise des photos illustratives des différentes strates et la collectes des échantillons et la constitution des herbiers pour l'Herbarium central ont été faits. En plus des activités de coupes d'herbes pour le bétail, de coupe de bois et de bambous pour les usages divers, nous avons constaté que la forêt du parc et essentiellement celle des vallées a été dévastée par les chenilles défolliantes de sorte qu'on pourrait penser à un passage de feu. Cette attaque par les chenilles a eu une ampleur considérable à Teza et Rwegura où de vastes étendues de la forêts ont été saccagées et ses impacts réduisent visiblement les recouvrements des strates supérieures.
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Fig.1a-1c à Teza: Collecte des échantillon pour l'Herbarium, 1b: Travail de transect, 1c: Destruction de la forêt par des chenilles défolliantes; Fig. 1d-1e à Rwegura: 2a: Coupe de bois de chauffage domestique, 2b: Travail de transect; Fig. 1f-1g, à Mabayi: 3a: Transport des herbes pour le bétail, 3b: Travail de transect; Fig. 1i-1j à Musigati: 4a: Coupe d'arbres pour usage multiple, 4b: Echantillon portant confusion d'appelation en langue locale (Reconnue comme Umubanga qui signifie ailleurs Percopsis angolensis alors qu'il s'agit de Schrebera alata).
2. Au Parc National de la Ruvubu
Les mêmes activités d'observations, de remplissage des fiches, de prises des photos illustratives des différentes strates et la collectes des échantillons et la constitution des herbiers pour l'Herbarium central ont été faites aussi au Parc National de la Ruvubu. Ici, les principales menaces observées sont le piésage et la chasse, les feux intentionnels et la coupe de la paille.
On chasse pour la consommation et la vente au niveau locale et les animaux les plus concernés sont les buffles et les antiloppes. On coupe la paille pour l'aménagement des caféiers et les chaumes des maisons. Les feux d'aménagement ont été interdits par les autorités de l'OBPE et les feux observés sont des feux criminels allumés par les homme pour leurs fins. Ce sont notamment des chasseurs pour rattraper les gibiers, les riverains du Parc pour constituer des barrefeu pour leur propriétés ou aménager de grandes étendues qui leur permettront d'obtenir de l'herbes tendre pour leur bétails tout le long de la saison sèche. Bien qu'il est démontré que l'interdiction des feux dans les parcs n'a pas toujours porté des résultats escomptés et souvent s'est toujours soldée par des échecs (Jean Pierre Vande Weghe, 1990), il faut développer momentanément au Parc National de la Ruvubu une attitude sévère pour proscrire les feux.
Ces derniers sont allumés de manières incontrôlés et sont trop répétitifs qu'ils limitent déjà à certains endroits la végétation et leur effet affectent la survie et la forme des arbres. Ces feux détruisent de vastes étendues et de quantités énormes d'herbes en libérant de forte quantité de fumés dans l'atmosphère, contribuant ainsi à augmenter les risques pour les changements climatiques. Ils détruisent plus de 80% de la superficie du parc, seules les galeries forestières aux herbes tendres restent intactes. Ceci influe sur la diminution de la valeur des recouvrements et la strate inférieure (Herbeuse) est la plus affectée parce que dans presque tous les sites, 100% de cette strate ont été brûlés. A certains endroits, on rencontre de jeunes pousses essentiellement constituées de graminées et de nouveaux plants de pyrophytes qui poussent normalement après le passage des feux.
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2a | 2b | 2c |
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2d | 2e | 2f |
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2h | 2i | 2j |
Fig.2a-2c à Bibara: 2a: Une sorte de parefeu le long des propriété des riverains comprenant une partie du site 1 2b: Coupe de la paille et 2c: au Site 8 du transect.
Fig.2d-2f à Rugusa: 2e et f: Travail sur les transect à Mashenyo
Fig.2h: Reste de buffles abbatu à Rusubije, 2i à Rusubije: Travail de transect et 2J: Feu précoce de gestion
3. Au Parc National de la Rusizi
Au Parc National de la Rusizi, les menaces remarquées sont essentiellement constituées par le paquage du bétail, la recherche du bois pour divers services, la coupe du Phragmites et un phénomène récent de collecte des noix d'Hyphaene pour leur carbonnisation. Delta de la Rusizi et de Kayobera, alors que le Pragmites constituait dans le temps, l'essentielle de la végétation, on rencontre actuellement de rares groupements de Pragmites non encore perturbés dans les zones accessibles et la diminution de sa densité dans certains endroits fait place au Lantana Camara. Son exploitation bien que c'est une activité génératrice de revenue au Parc devrait faire à une étude préalable de son stock existant pour sa meilleure gestion.
La recherche systématique des noix d'Hyphaene au secteur Palmeraie aura pour effet la réduction de la régénérescence de cette espèce et les représentants qui d'ailleurs avaient bénéficiée d'un grand effort de protection en limitant leur coupe par une interdiction d'utilisation de ses troncs qui étaient recherchés pour des constructions diverses (mûres des maisons en potopoto, étables et enclos) finiront par vieillir sans laisser de remplaçants.
Tous cela a pour conséquence la modification du paysage et des écosystèmes (habitat) et donc de la perte de la biodiversité.
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3a | 3b | 3c |
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3d | 3e | 3f |
Fig.3a-3g au Parc de la Rusizi, 3a à 3b : Travail de transect au Delta et 3c: au Palmeraie
3c et d: Les Hyphaenes qui ne porte plus de noix et 3e: Travail de transect au Palmeraie et3f: Pacage du bétail au Palmeraie
Observation générale et conclusion
En plus des données d'observation receuillies pour le remplissage des fiches, la descente a permis de collecter les échantillons des espèces de la base données jusqu'ici indéterminées ainsi que de nouvelles espèces des sites de travail ou de la longueur des transects pour l'enrichissement de herbarium et leur détermination ultérieur et de faires des observations sur les modifications liées aux activités anthropiques ou naturelles survenues au courant de ce trimestre. Ces données serviront d'éclaircissements et d'indications nécessaires aux décideurs afin qu'ils prennent des mesures appropriées pour une gestion efficace et durable de nos Parcs.
Release date | 14/07/2017 |
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Contributor | Onesphore Masabo |
Geographical coverage | Parcs Nationaux de la Kibira, Rusizi et Ruvubu, |
Keywords | Biodiversité, Parcs Nationaux, suivi de la dynamique des habitats, |