HTML Document Prolifération des espèces exotiques

Au Burundi, la prolifération des plantes envahissantes est très inquiétante.

L’existence d’Eichhorniacrassipes (Jacinthe d’eau) dans le lac Tanganyika et dans les lacs du Nord du Burundi constitue un grand danger à la biodiversité de ces derniers. En bordure du lac, Eichhornia crassipes est manifestement en compétition avec les roselières de bordure qu’il supplante aisément. Toute coupe rase des typhas ouvre le terrain à la prolifération de la jacinthe d’eau. Cette plante a déjà colonisé de manière inquiétante le lac Tanganyika sur des étendues énormes. 

En s’amassant en eau de bordure, elle réduit l’oxygène et empêche la pénétration de la lumière dans l’eau, détruisant, par voie de conséquence, la croissance des alevins de plusieurs espèces de poissons ainsi que d’autres organismes aquatiques. Dans les lacs du Nord, surtout au niveau du lac Rweru, plusieurs îlots flottants sont constitués d’Eichhornia crassipes. Cette plante s’est déjà enchevêtrée dans les roselières, les typhaies et les papyraies où son éradication est pratiquement impossible. Lantana camara est une plante exotique utilisée dans la construction de clôture et comme plante médicinale. Actuellement, la prolifération de cette plante est une menace incontestable. Dans certaines aires protégées comme le Parc National de la Rusizi et la Réserve Intégrale de Murehe à Bugesera, Lantana camara a déjà atteint un état de massif. En bordure de la Rusizi, après la coupe des phragmites, cette plante, s’installe, prolifère rapidement, occupe tout le terrain et inhibe finalement les autres espèces. Cette espèce a déjà supplanté des phragmitaies et la savane à Acacia polyacantha sur une grande étendue. Dans la région du Bugesera, Lantana camara est entremêlé dans les bosquets xérophiles qu’il finit par supplanter.
Dans les agroécosystèmes, plusieurs espèces des Loranthaceae envahissement manifestement plusieurs plantes cultivées. Les avocatiers et les grévilleas sont les plus attaqués dans les dépressions de Bugesera et de Kumoso, dans les régions naturelles de Buyogoma et Buyenzi. D’autres plantes cultivées sont également attaqués dans plaine de la basse Rusizi et à la crête Congo-Nil.

Solanum torvum, Mimosa pudica et Mimosa diplotricha, sont des plantes envahissantes connues et  récemment  introduites et qui commencent à  manifester un caractère de prolifération. Ces plantes sont connues dans la plaine de l’Imbo et sont observables dans la végétation en bordure du lac Tanganyika et dans les agroécosystèmes.

L’introduction des essences exotiques (Pinus, Callitris, Eucalyptus), considérée comme une solution à la régression des écosystèmes naturels, a provoqué des effets dégradateurs incontestables. En grande partie, ces plantes sont introduites dans les végétations dont les arbres servent d’ombrage. Avant que les essences introduites atteignent l’état de massif, on procède à l’élimination des essences naturelles pour laisser place à une plantation exotique homogène. Ces arbres dégradent aussi les sols par acidification. 

Informations tirées de la  Stratégie Nationale et Plan d'Action sur la Biodiversité 2013-2020

Release date 18/08/2014
Contributor mpawe
Geographical coverage Burundi,
Keywords Dégradation de la biodiversité, plantes envahissantes,