HTML Document Implication des populations dans la gestion du parc national du delta de Saloum au Sénégal

Les ressources naturelles renouvelables suscitent l’intérêt des hommes à des titres divers (culturel, alimentaire, économique, scientifique, etc.). Au Sénégal, la faune sauvage a en partie disparu (girafe, panthère, damalisque, etc.) ou est en voie d’extinction, notamment à cause d’une chasse excessive utilisant des moyens perfectionnés. Dès 1954, les autorités ont pris des mesures de protection de certains espaces (parcs nationaux, réserves de faune, réserves spéciales et réserves naturelles intégrales) et mis en place des textes législatifs et réglementaires. Le Sénégal compte six parcs (Niokolo Koba, Basse Casamance, Oiseaux de Djoudj, Delta du Saloum, Langue de Barbarie, et Iles de la Madeleine), une réserve ornithologique (Kalissaye), deux réserves spéciales de faune (Geumbeul et Ferlo Nord), une réserve naturelle (Popenguine), trois réserves communautaires (Palmarin, Somone et Bamboung), qui couvrent 16 320 km2, soit 8 % de la superficie totale du territoire. Pourtant, malgré ces mesures de protection, force est de reconnaître que les ressources des parcs continuent à se dégrader parce qu’il existe un malentendu très profond entre l’État et les populations riveraines qui refusent le principe de création des aires protégées. Lors de la mise en place de ces sites protégés, l’État a en effet procédé à l’expropriation et au déguerpissement de ces populations sans sensibilisation ni concertation. Pour sauver ce qu’il reste de la faune sauvage, il s’avère nécessaire aujourd’hui de définir de nouvelles approches. La direction des parcs nationaux a été chargée de définir ces nouvelles stratégies dont le leitmotiv est l'implication et la participation des populations dans l’aménagement et la gestion des aires protégées. Sur le terrain, les gestionnaires rencontrent toujours beaucoup de difficultés, surtout dans les zones où la diminution de la faune ne semble pas être perçue par les populations. Les contraintes institutionnelles, techniques, organisationnelles, économiques et financières posées par une telle approche sont analysées et les possibilités d’intégration des populations locales dans l’aménagement durable et la gestion rationnelle des aires protégées sont exposées.

Auteur: Bakary Diobate

Date de publication 24/08/2014
Contributeur Bertrand Ayihouénou
Couverture géographique Bénin
Mots-clefs Régression de la faune – Conflits — Gestion participative