Impact de l'utilisation des terres sur la disponibilité de ressources alimentaires pour les animaux disperseurs de graines: cas des chauves souris frugivores dans le Région de la Pendjari

             La présente étude réalisée dans la région de la Pendjari, située à l’extrême Nord-Ouest du Bénin a permis de caractériser la végétation des domaines sous emprise humaine en comparaison avec celle de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. Il ressort que l’utilisation des terres réduit la phytodiversité et la densité des ligneux. En effet, les inventaires forestiers et les mesures dendrométriques réalisés montrent que sur un total de 83 espèces ligneuses recensées qui se répartissent en 56 genres et 31 familles, le parc compte 61 espèces avec 26 familles, les terroirs villageois 47 espèces avec 24 familles et les jachères 27 espèces avec 18 familles. Les Mimosaceae et les Combretaceae sont les familles les plus représentées. Les types phytogéographiques les plus représentés sont les types soudaniens et soudano-zambésiens. Ce sont les espèces de la classe des  Hyparrhenietea caractéristiques des savanes non steppiques qui sont plus dominantes. On note au niveau de la zone une régression des espèces caractéristiques des forêts claires tropophiles (Erythrophleetea) dans les terroirs et la zone tampon par rapport au parc qui conserve sa végétation naturelle. Les densités moyennes des espèces ligneuses recensées dans la zone d’étude varient de 14 à 303 pieds/ha respectivement des jachères aux savanes.

Ces résultats montrent une modification du couvert ligneux suivant l’intensité de l’utilisation des terres.

Par ailleurs, au nombre des espèces recensées, 19 sont utilisées par les roussettes à des fins alimentaires. La répartition desdites espèces dans les différentes zones montre que le parc conserve un potentiel plus élevé que les terroirs et les jachères.

2005;

Bertrand E. Ayihouénou, Bruno Djosssa, Brice Sinsin,