Evaluation ethnobotanique, socioéconomique et de la structure des populations de Cola nitida [(Ventenat) Schott et Endlicher] (Sterculiaceae) au Sud Bénin

Cola nitida ((Vent.) Schott & Endl.), espèce largement distribuée en Afrique subsaharienne, est utilisée par les populations de ces milieux à des fins alimentaires, socioculturelles et médicinales. Mais au Bénin, son importance pour les populations locales reste encore peu documentée. Cette étude s’inscrit dans ce cadre et a été réalisée dans six localités des Communes d’Abomey-Calavi, Sakété et d’Adjarra situées respectivement dans les phytodistricts côtier et Pobè au Sud du Bénin. Les objectifs visés étaient  de (i) inventorier et analyser les connaissances ethnobotaniques et ethnoécologiques sur C. nitida, (ii) évaluer la structure et l’habitat des populations de C. nitida et (iii) analyser le circuit de  commercialisation des organes de C. nitida. A cet effet, une enquête ethnobotanique a d’abord été conduite auprès de 170 personnes réparties dans six (06) localités de la zone d’étude, et des paramètres ethnobotaniques ont été calculés. Ensuite, 53 placeaux  de 30 m x 30 m ont été installés dans les deux habitats (30 dans les jachères et 23 dans les galeries forestières) en fonction de la superficie de chaque formation végétale. Les caractéristiques dendrométriques (hauteur moyenne, diamètre moyen, surface terrière, hauteur moyenne de Lorey) et structurales (densité) ont été évaluées. Enfin, une enquête socioéconomique a été réalisée auprès de 35 acteurs commerciaux des organes de la plante. C. nitida présente diverses appellations mais qui ne sont pas spécifiques aux groupes socioculturels en présence. Les connaissances sur l’espèce sont réparties de façon inéquitable au sein de la population mais beaucoup plus détenues par les hommes et surtout les tradithérapeutes. Cinq types d’utilisations ont été recensés, dont  l’utilisation alimentaire est la plus importante. La surface terrière reste plus élevée dans le phytodistrict Pobè (64,84 m²/ha) alors que le diamètre de l’arbre de surface terrière moyenne et la hauteur de Lorey restent plus élevés dans le phytodistrict Côtier (respectivement 56,07 cm et 18,12 m). L’espèce est plus retrouvée dans les champs et jachères  avec des populations plus jeunes  que dans les galeries forestières. L’analyse économique a, quant à elle, révélé un circuit de commercialisation relativement court. Le prix de vente du tas de 40 graines (de poids oscillant entre 700 et 1200g) varie entre 300 et 1000 FCFA en fonction du marché et de la grosseur des graines. La marge brute est en moyenne de 35,46 FCFA/kg pour les ramasseurs et de 47,35 FCFA/kg de fruits vendus pour les détaillants.

Mai, 2013

Cossi Germain Raoul NOUMONVI; Achille Ephrem ASSOGBADJO, Gerard GOUWAKINNOU