Evaluation ethnobotanique et écophénotypique de Lippa multiflora Moldenke, une Verbénacée aromatique au Bénin

Lippia multiflora est une plante sauvage à importances multiples mais n’ayant bénéficié d’aucune étude ethnobotanique et phénotypique au Bénin. La présente étude a pour objectif d’évaluer la variabilité écophénotypique et les connaissances ethnobotaniques des populations rurales sur Lippia multiflora Moldenke. Les enquêtes ethnobotaniques ont été réalisées sur 205 personnes réparties en 07 groupes ethniques et occupant la zone soudano-guinéenne et la zone soudanienne du Bénin. Quatre (04) variables morphologiques ont été utilisées sur 165 arbrisseaux échantillonnés de façon aléatoire dans les deux zones bioclimatiques. Le logiciel SAS V.9.2 a été utilisé pour réaliser l’Analyse en Composantes Principales (ACP) afin de déterminer les relations entre les utilisations des organes de L. multiflora et les ethnies. Une classification numérique, une analyse Factorielle discriminante (AFD), des Analyses de Variances (ANOVA) et une Analyse en Composante de la Variance, ont été effectuées pour identifier les différents morphotypes, leurs caractères de discrimination et la variabilité entre ces morphotypes d’une zone bioclimatique à une autre. 73% des populations de la zone soudano-guinéenne utilisent l’espèce pour la médecine traditionnelle, 57% pour l’alimentation et 8% pour les activités socioculturelles tandis que 61% des populations de la zone soudanienne utilisent L. multiflora pour l’alimentation et 49% pour la médecine traditionnelle. Les ethnies Djerma, Waama et Mahi font usage très élevé des organes de l’espèce par opposition aux ethnies Boo et Ditamari qui font usage faible des organes de cette plante. Les ethnies Peuhl et Bariba font néanmoins un usage moyen des organes de cette plante. Ces populations de la zone d’étude prélèvent les organes de L. multiflora dans les jachères et savane. Les maladies traitées sont les maux de ventre, le paludisme, la fièvre, les maux d’oreille, les maux de dent, les maux d’yeux, le rhume, les maux de cœur, les plaies, les boutons et démangeaisons, la faiblesse corporelle des bébés. L’évaluation écophénotypique a montré que L. multiflora existe sous 04 classes dont trois (03) typiquement soudano-guinéennes présentent des individus différents entre eux vis-à-vis des variables longueur et largeur des feuilles puis des inflorescences. Deux morphotypes existent néanmoins en fonction de la variable hauteur de la tige principale entre les deux zones bioclimatiques. Dans la zone soudano-guinéenne, ces individus sont intéressants pour les processus de sélection, de domestication et de valorisation car présentent des feuilles inflorescences mieux développées.

Auteur : Justin A. ATANASSO

Année d’édition : 2014

Nombre de Page : 56

Observation : Master