Ethnobotanique, structure et régénération de Barteria nigritiana Hook.f.-subsp. Nigritiana au Sud-Bénin
La présente étude a porté sur l’ethnobotanique, la structure et les modes de multiplication végétative de Barteria nigritiana, espèce en danger critique d’extinction au Bénin. Elle a été réalisée sur le périmètre de reboisement de Pahou, un des très rares habitats de l’espèce. A partir de 40 placeaux de 30 m*50m installés aléatoirement dans la forêt, naturelle, 3 types de formations végétales (FV) ont été identifiés : les FV de forêt naturelle dégradée (type 1), les FV de lisière (type 2) et les FV de forêt naturelle non dégradée (type3). Une caractérisation dendrométrique et une étude de régénération ont été ainsi réalisées dans chacun de ces types de FV de la forêt naturelle (40 placeaux) et dans les plantations (34 placeaux) pour un taux d’échantillonnage global de 1,4%. Deux modes de multiplication végétative ont été testés suivant un dispositif de bloc aléatoire complet (BAC) : il s’agit du bouturage et des rejets de souches. Enfin, une enquête ethnobotanique a été réalisée sur 181 répondants choisis aléatoirement dans les villages riverains au périmètre. Les résultats indiquent que la densité moyenne de Barteria nigritiana est de 31,75 arbres/ha (cv=118,78%) avec une surface terrière moyenne de 0,86 cm2/ha (cv=83,36%) et un diamètre moyen de 15,02 cm(cv=36,91%). La contribution spécifique à la surface terrière est de 18,17% (cv=79,54%) alors que la hauteur de Lorey est estimée à 7,10m (cv=39,39%). Ces paramètres varient significativement suivant les types de FV au seuil de 5%. Les valeurs les plus élèvees ont été pour la plupart observées à la lisière de la forêt naturelle indiquant que Barteria nigritiana est une espèce de lisière et héliophie. Les structures en diamètre et en hauteur des arbres de B. nigritiana indiquent que les populations de l’espèce sont relativement en équilibre, mais les résultats varient beaucoup les types de FV. Alors qu’une quasi-absence d’individus adultes a été notée en plantation, la densité moyenne de régénération y est très élevée (m=349,44 sujets/ha ; cv = 98,17%) et est légèrement supérieure aux 305,50 sujets/ha (cv=120,69%) observée en forêt naturelle, suggérant ainsi une bonne aptitude de l’espèce à la multiplication végétative. L’analyse du potentiel de recrutement indique globalement un recrutement satisfaisant mais qui pourrait être amélioré par des interventions sylvicoles d’accompagnement. Les meilleurs résultats du test de multiplication végétative ont été obtenus pour les rejets de souches (65,62% de reprise au 30ième jour de l’expérimentation). L’évolution du nombre de ramifications d’ajuste mieux à une fonction polynomiale alors que l’évolution du nombre de feuilles en fonction du temps s’ajuste mieux à une fonction exponentielle. Enfin, l’évaluation ethnobotanique a révélé 17 utilisations de l’espèce dont les principales sont l’utilisation comme bois de feu et brosse végétale.
Auteur : Didier DAVAKAN
Année d’édition : 2011
Nombre de pages : 81
Observation : Master
Date de publication | 28/05/2020 |
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Contributeur | Bertrand Ayihouénou |
Couverture géographique | Bénin |
Mots-clefs | Barteria nigritiana, structure des peuplements, valeur d’usage, régénération, Bénin. |