Distribution et évaluation ethnobotanique de Raphia hookeri G. Mann & H. Wendl, Raphia vinifera P. Beauv et Raphia sudanica A. Chev au Bénin (Afrique de l’Ouest)

Le potentiel économique des ressources forestières non ligneuses suscite actuellement un intérêt croissant. Au nombre de ces ressources se retrouvent les palmiers Raphia, très utilisés pour la subsistance par les populations locales. Néanmoins, la répartition géographique de ces espèces et leurs utilisations selon les conditions écologiques, est très peu documentée. Il a été utilisé les données de présence des espèces de raphia ainsi que les données cliniques actuelles et futures (2050), l’outil MaxEnt, les connaissances ethnoécologiques quantitatives pour étudier l’effet des conditions écologiques sur la répartition géographiques du Bénin. Une régression binaire logistique a été faite pour déterminer les facteurs socioéconomiques déterminant l’utilisation des espèces. La distribution potentielle actuelle des espèces est limitée aux régions soudanienne et soudanoguinéenne pour Raphia sudanica et guinéenne pour R. hookeri et R. vinifera. Les populations affirment utiliser les espèces de raphia en fonction de l’espèce présente dans leur zone climatique. Une différence significative a été observée entre les catégories d’usage de Raphia (transformateurs et cueilleurs) ont été interviewés. En zone soudanienne, ne se retrouvent relativement que des transformateurs. Le sexe et la religion y déterminent l’utilisation de l’espèce et la catégorie d’usage prioritaire est l’artisanat. Les organes préférés dans cette zone sont les rameaux. En zone guinéenne, se retrouvent les transformateurs et les cueilleurs et la situation matrimoniale influence l’utilisation de l’espèce. La construction et l’alimentation y sont les catégories les plus importantes. La sève et les feuilles sont les organes les plus prélevés. Il existe également des usages communs à ces trois zones. L’exploitation de Raphia hookeri, Raphia sudanica et Raphia vinifera  génère en moyenne un revenu monétaire annuel de 1229,82 ± 84,45 € , 440, 21 ± 140,03€ et 359,58 ± 38€. Ces résultats laissent prévoir une étendue de l’espèce réduite en zine guinéenne vu l’utilisation plus grande et l’exploitation de la sève, organe vital des espèces. Par contre ceci n’est pas en accord avec les résultats de la modélisation car les modèles du futur révèlent que l’aire favorable à la distribution actuelle se trouvera élargie pour R. hookeri et R. ninifera, couvrant toute la zone soudanoguinéenne et une partie de la zone soudanienne. Quant aux populations de R. sudanica, elles se retrouveront toujours concentrées dans la zone soudanienne. L’évolution de ces valeurs d’usage dans le temps et l’espace suivant les conditions écologiques futures des zones dans le contexte actuel de changement climatique devrait être étudiée.

Auteur : Raoudath A. O. BOURAÏMA

Année d’édition : 2014

Nombre de pages : 58

Observation : Master