HTML Document Analyse systémique des impacts des activités humaines sur la Réserve totale de faune de Tamou au Niger

Le présent mémoire de fin d’étude pour l’obtention du DESS a été réalisé au Centre National de Suivi Ecologique et Environnemental du Niger. L’intitulé du travail est l’analyse systémique des impacts des activités humaines sur la Réserve Totale de Faune de Tamou d’une superficie de 77 000 ha. L’objectif global est de contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles de la réserve. Les objectifs spécifiques sont la réalisation d’une étude diachronique de l’occupation du sol, l’identification et l’analyse des impacts des activités humaines pratiquées dans la réserve en vue de proposer un mode de gestion durable de ses ressources naturelles. La méthodologie comprend la recherche documentaire, l’étude de l’occupation du sol sur la base des images satellites Landsat de 1984 et 2010, les enquêtes socio-économiques et l’analyse des résultats.

Il ressort des résultats obtenus une dégradation globale de la réserve d’environ 29 % durant la période 1984-2010 (26 ans). Cette dégradation se traduit par une régression des superficies des classes naturelles : la savane arbustive dense est passée de 59 % en 1984 à 32 % en 2010, les galeries forestières représentent 5 % en 1984 et 3 % en 2010 et une augmentation des classes de dégradation : la savane arbustive dégradée est passée de 11 % en 1984 à 20 % en 2010, les zones d’inondations temporaires/terrains nus sont passées de 3 % en 1984 à 14 % en 2010 et les champs et jachères représentent 22 % en 1984 et 31 % en 2010. La dégradation de la réserve est principalement due aux diverses activités humaines.  Actuellement environ 32 % de la réserve sont mises en cultures par les populations riveraines avec un défrichement moyen annuel de 260 ha. Ce défrichement accéléré est dû à une agriculture traditionnelle extensive couplée à une forte croissance démographique.

La quantité de fourrage disponible  dans la commune en 2012 est de 35 625 tonnes alors que le besoin est exprimé à 68 934 tonnes, soit un déficit de 33 309 tonnes. Il y a un surpâturage avec risque de disparition de plusieurs espèces fourragères.

Chaque année la commune rurale de Tamou consomme plus de 15 980 tonnes de bois de chauffe provenant exclusivement des formations forestières naturelles sans aucun programme de reboisement. L’utilisation de l’espace a créé un cadre de conflit ouvert ou latent entre agriculteurs et éleveurs d’une part et éleveurs et forestiers d’autre part.

Il y a donc nécessité d’aménager la réserve et intensifier les activités agro-pastorales pour éviter sa dégradation totale pour une gestion durable de la faune.

Juin 2013

MOUMOUNI NOUHOU Abdou, Pr. JEAN PAUL Rudant, Dr. AMADOU Boureima; 

                        

 

Date de publication 19/03/2014
Contributeur Bertrand Ayihouénou
Couverture géographique Niger
Mots-clefs Réserve de faune, Commune, Analyse systémique, impact des activités humaines, étude diachronique, occupation du sol, conflit, agriculture extensive, élevage extensif