PDF Schéma directeur du Plan d’aménagement de la Réserve Naturelle Communautaire « La vallée du sitatunga »

Télécharger schema_directeur_vallee_du_sitatunga.pdf ( 1004 KB)
Afficher Open in browser
Upload date 20 Nov 2014
Contributeur Bertrand Ayihouénou
Couverture géographique Bénin
Mots-clefs réserve naturelle communautaire, naturelle communautaire, Aire protégée
Date de publication 13/07/2012
Toutes les versions
# Nom du fichier Contributeur Upload date Taille Type de contenu
1 English schema_directeur_vallee_du_sitatunga.pdf (actuel) 20 Nov 2014 1004 KB application/pdf
1 schema_directeur_vallee_du_sitatunga.pdf (actuel) 20 Nov 2014 1004 KB application/pdf

C’est en 2006 que CREDI-ONG, une jeune association béninoise ayant pour mission
la promotion de l’aquaculture a choisi d’installer une petite ferme aquacole à une
trentaine de Km de Cotonou, capitale économique du Bénin. Le site choisit est situé
au fond d’une vallée humide et verdoyante. Trop occupé à l’aménagement de son
site piscicole, l’ONG ne prête pas attention à l’environnement naturel immédiat du
site. Il faut attendre 2007 pour que crocodiles nains (Osteoleamus tetraspis),
7
sitatunga (Tragelaphus spekei) et autres animaux croisés sur la ferme et ses
environs captivent les responsables de l’ONG. En consultant la mémoire populaire
et en poussant plus loin leurs explorations ils découvrent les formidables richesses
naturelles et culturelles de la Vallée. Tombés sous le charme de cet écosystème
impressionnant, l’ONG décide d’envisager la création d’une réserve naturelle
communautaire et ajoute à sa mission première la protection de l’environnement.
Le site sera d’abord baptisé ‘‘corridor du Sitatunga’’, du nom de l’antilope aquatique
emblématique de l’écosystème marécageux dominant. Le projet de création de la
réserve naturelle communautaire est soutenu fin 2007 par le Programme des Petites
Initiatives du Fond Français pour l’Environnement Mondial (PPI-FFEM) et la
Fondation Nature et Découvertes.
Une démarche patiente et prudente est alors engagée et des séances d’informations
et de sensibilisation débutent dans le village de Kpotomey où se situe le site. Un état
des lieux écologique est réalisé à travers des inventaires préliminaires de la faune et
de la flore. Plus de 200 espèces animales et 300 espèces de plantes sont
inventoriées. Une trentaine des espèces animales et une dizaine des plantes
identifiés étaient vulnérables ou en voie de disparition (selon la liste rouge de
l’UICN). Au regard de l’importance biologique du site propre à une zone humide, le
site sera rebaptisé ‘‘Vallée du Sitatunga’’.
L’organisation des élections communales et locales en 2008 dans le pays laisse
l’ONG près d’un an sans réel interlocuteur officiel. Elle poursuit néanmoins son
action sur le terrain. Assez vite, plusieurs villages mettent sur pieds des Comités
Villageois de Gestion de l’Environnement (CVGE). Les chasseurs du territoire sont
également recensés et réunis. Ces organisations donneront par la suite naissance
au Comité des Chasseurs de la Vallée du Sitatunga (CCVS) comprenant chacun
neuf membres élus ou désignés par consensus. Ils sont les interlocuteurs directs et
officiels de l’ONG et jouent la fonction d’interface entre elle et les communautés. Le
rôle des CVGE est d’oeuvrer à l’assainissement de leur territoire et d’animer la vie
socioculturelle du village. Le rôle du CCVS est quant à lui d’oeuvrer à la définition et
à l’adoption de pratiques de chasse durables et responsables.
En fin 2009, l’ONG constate l’apparition d’une rupture entre les communautés et
leurs représentants. Elle remédie à la situation en imaginant des Associations
Villageoises de Gestion de l’Environnement (AVGE) et Association des Chasseurs
de la Vallée du Sitatunga (ACVS). Les précédents comités en deviennent les
8
Bureaux Exécutifs. L’entrée dans les associations étant dorénavant payante (2000 F
CFA d’adhésion + 2000 FCFA de cotisation). Ce qui implique d’avantage les
adhérents et soumet leurs représentants à un devoir de compte-rendu.
L’adhésion à une association permet aussi de pouvoir bénéficier de prestations de
CREDI-ONG : visites gratuites, accès aux micro-crédits (animaux et financiers),
accès gratuits aux formations et voyages organisés…etc.
Afin de faire connaître et de valoriser le travail de conservation entrepris par les
communautés, CREDI-ONG travaille dès 2008 à la création d’un musée vert pour la
réserve. Celui-ci étant l’outil principal de la stratégie de valorisation éco-touristique et
pédagogique de la Vallée du Sitatunga. Pour cela, il présente à la fois un panel de
petits animaux sauvages de la réserve (poissons, rongeurs, insectes, serpents…) et
des panneaux ludiques visant une meilleure compréhension des phénomènes
naturels qui entourent et font vivre les êtres vivants (cycle de l’eau, biodégradation,
respiration...). D’autres aménagements sont réalisés au sein de la réserve pour en
faciliter la découverte : circuits pédestres et aquatiques, observatoires…
Après l’installation des élus communaux et locaux en fin 2008, CREDI-ONG a
entamé des actions de lobbying et de plaidoyer qui ont abouti à l’obtention d’un
arrêté communal officiel portant reconnaissance de la réserve naturelle
communautaire de la Vallée du Sitatunga.
L’obtention de ce document officiel nous procure le plus grand soulagement.
L’ONG s’oriente aujourd’hui vers l’accompagnement et le renforcement du processus
de gestion communautaire de la réserve. C’est en effet, de la pertinence et de
l’efficacité de ce processus que dépend intégralement la conservation durable de la
Vallée du Sitatunga