HTML Document Les lamantins menacés au Bénin

 De son nom scientifique, Trichechus senegalensis, le lamantin d’Afrique est le plus grand mammifère d’eau douce qui migre le long du fleuve Ouémé, dans ses bras et dans les lacs qui l’entourent

Date de publication 31/05/2010
Contributeur appolinaire oussou lio
Couverture géographique Global
Mots-clefs lamantin, menace, communautés, Trichechus senegalensis

Le 16 décembre 2009, la population de Goho dans la commune de Sèmè-Kpodji a informé l’Association GRABE-BENIN de la mort d’un lamantin d’Afrique. Dépêchée sur les lieux, l’équipe conduite par le Directeur Exécutif de l’ONG, Mr Léonce KPODOZOUNTO, a constaté les faits puis a profité de la situation pour sensibiliser la communauté sur les menaces qui pèsent sur cette espèce et l’urgence de sa protection intégrale avec l’appui des communautés locales riveraines de son couloir de migration. De son nom scientifique : Trichechus senegalensis, le lamantin d’Afrique est le plus grand mammifère d’eau douce qui migre le long du fleuve Ouémé, dans ses bras et dans les lacs qui l’entourent. Souvent massacré par la population riveraine pour uniquement en partager la viande ou la vendre à vil prix, le lamantin est menacé de disparition. Quatre mois après le massacre du lamantin à Goho, l’ONG Nature Tropicale nous a alerté de nouveau ; il s’agit cette fois-ci de la présence d’un couple de lamantins vivant et évoluant dans le lac Slré. Soucieux de la protection de cet animal aquatique, le Forum Biodiversité du Bénin prévu pour être tenu sur la ferme-école «GRAINE FUTURE» de l’ONG GRABE-BENIN, a été transféré dans le village Sagon à Ouinhi (Département du Zou) où l’animal a été identifié. Le samedi, 06 mars 2010, plusieurs ONG intervenant dans la protection de l’environnement et des ressources naturelles ainsi que certains responsables de l’administration publique, se sont réunis au lac Slré afin d’apporter des éléments de réflexion sur la vie et le devenir de ces gigantesques et mystérieux animaux.. Même si certains villageois et étrangers présents sur les lieux étaient habitués à cet animal (souvent mort), la majorité des participants l’ont vu vivant pour la première fois. Mieux, certains cadres natifs de ce village ont fait leur baptême visuel de lamantin, ce jour. (Pour moi-même, ce fut une grande première que d’avoir touché un lamantin vivant).

Pourquoi a-t-on retrouvé ces deux lamantins dans le lac Slré ?

Sans aucun doute, le changement climatique en est la cause. De quelle manière ? La crue de l’année 2009 dans les zones traversées par le fleuve Ouémé, a entraîné un débordement, une inondation et par conséquent, la montée exagérée du niveau d’eau dans les lacs. « Il y a assez d’eau partout ! » pensèrent peut-être les deux lamantins. « Allons plus loin pour manger et nous distraire » dirent-ils. Quelle erreur ! Pris au piège, ils n’ont pas pu deviner qu’ils étaient à la porte du Non Retour. La décrue a été brutale avec le grand dessèchement du fleuve par évaporation à cause de la température très élevée qui règne actuellement sur le pays. Ce fleuve offre par endroit la possibilité d’être traversé à pied sur le sable fluvial. Ainsi : « si le gros maigrit, qu’en sera-t-il pour le chetif ? ». Le niveau de l’eau dans le lac Slré a tragiquement baissé. Nos deux amis lamantins africains se sont égarés, sans espoir de retour jusqu’au fleuve Ouémé qui devait leur permettre de continuer leur périple. Pour affronter les dangers qui mettent leur vie en péril, les animaux ont leurs propres stratégies de survie. Nos deux « malheureux aventuriers » ont résolu leur problème en creusant des cavités à l’intérieur du lac pour avoir plus d’eau, cacher leur dos en attendant le retour de la pluie (cette pluie qui se fait rare et tant attendue par les paysans pour les cultures vivrières).

Dans des barques remplies d’hommes et de femmes, nous avons été entraînés par les villageois, dont certains marchaient dans l’eau atteignant à peine leurs hanches. A quelques mètres du refuge des deux animaux, les barques ont été immobilisées. C’est le début de l’aventure des Ecogardes à la recherche du magnifique trésor aquatique du milieu. Il a fallu une quinzaine de minutes pour dénicher ces animaux et les faire voir, grandeur nature à tous les participants à cette expédition.

Et après… ? Que faire… ?

Pour sauver la vie des deux lamantins égarés et protéger leurs congénères dans la zone, il faut mettre en œuvre des actions d’urgence. Il s’agit d’appuis soutenus et durables aux communautés locales dans la protection des lamantins par la sensibilisation, la formation, l’éducation, et le développement des activités alternatives (l’écotourisme par exemple) qui doivent se substituer à l’extinction des lamantins d’Afrique.

Cri de cœur!

Nous avons besoin de votre appui technique et/ou financier pour la mise en œuvre réelle des actions de protection du lamantin d’Afrique au Bénin.

 

Pour en savoir plus ?

Il faut nous joindre :

BP : 13 Avrankou ( Bénin)

Tél : (00229) 97 642 295

E-mail : apporosto@yahoo.fr ou grabenin@yahoo.fr ou ntongmu@yahoo.com

Site web : www.association-grabe.fr ou www.grabebenin.org